Deux membres démissionnent du conseil de bande de Wemotaci

Le climat au conseil de bande de Wemotaci s’envenime. Après que L’Écho ait annoncé en exclusivité qu’une pétition circulait à Wemotaci demandant la destitution du chef Simon Coocoo, nous avons appris que deux conseillers ont démissionné de leur poste.

Dany Chilton et Germain Ambroise ont quitté le conseil de bande le 8 février dernier, en raison d’une relation conflictuelle avec leur superviseur à des motifs non imputable. « La population n’a plus la confiance du conseil de bande, affirme Dany Chilton. La principale raison : le prix du mazout qui a doublé dans la communauté avec l’arrêt du programme commercial d’Hydro-Québec depuis le début de l’année. Le chef Coocoo disait que c’était en raison d’une confusion entre l’entente de 1988 et 2002, mais ce n’est pas vrai. C’est à cause de l’acceptation d’un amendement de l’entente de 2002 qui a été signée récemment. »

 

M. Chilton soutient que certains jeunes ne vont plus à l’école. « C’est le mazout qui apporte l’eau chaude dans les maisons, et à cause du prix, les jeunes ne se lavent plus et ne veulent pas aller à l’école dans cette condition. Il y a même des gens chauffe avec les ronds du fourneau allumés. C’est dangereux et ils n’ont plus les moyens de s’acheter du mazout. »

 

M. Chilton soutient également que les gens sont tenus dans l’ignorance quant à la gestion financière du conseil. « Aucune assemblée générale annuelle n’est tenue pour les finances. L’AGA c’est la même chose pour nous qu’un budget municipal. Il existe des pages cachées sur les états financiers du conseil. Je les ai en ma possession et je compte bien les divulguer en temps venu. »

 

M. Chilton compte bien organiser une consultation publique pour informer les gens de Wemotaci, mais aucune date n’a été définie. « C’est de l’abus de pouvoir que le chef Coocoo a fait en signant un amendement à l’insu du conseil de bande concernant le mazout. Ma démission m’apporte toutefois une crainte que les résolutions auxquelles je m’étais opposé passent : la quittance à Hydro-Québec concernant l’amendement, et la résolution d’appui au projet de barrage hydroélectrique Manawan Sipi. » « L’oppression dont nous sommes victimes est issue du conseil de bande, et celui-ci est issu de la Loi sur les Indiens. Le système des réserves, maintenu par cette loi injuste, a fait en sorte qu’il se crée une bourgeoisie bureaucratique. Cette bourgeoisie bureaucratique tire son pouvoir non pas de l’activité économique de notre Nation, mais plutôt des transferts provenant du gouvernement fédéral. Chez nous, on connaît ceux qui font partie de cette bourgeoisie bureaucratique à commencer par le chef du conseil de bande. Le premier à être intoxiqué par ce pouvoir qui adopte une position pro-impérialiste et pro-colonialiste. Les élus de Wemotaci ont fait leur assermentation le 14 mai 2007 devant la population. « Seul le meilleur intérêt de la population des Atikamekws de Wemotaci guidera mes actions et mes décisions. » Ce qui ne fut pas le cas dans le dossier de l’huile à chauffage. La population est la première à être pénalisée et elle a raison d’être choquée », conclut Dany Chilton dans une lettre qu’il nous a laissée.