Deux élues de Wemotaci appellent à la destitution de la ministre d’Amours

Au nom du conseil des Atikamekw de Wemotaci, deux élues, Alexandra Awashish et Alys Quoquochi ont écrit au premier ministre François Legault pour demander la destitution immédiate de la ministre responsable des Affaires autochtones, Sylvie d’Amours.

«Nous observons que la ministre d’Amours n’a pas exercé un véritable leadership et n’a surtout pas démontré une véritable volonté de collaborer avec les premières Nations du Québec depuis son arrivée en fonction», peut-on lire dans la missive.
Selon les élues, aucune avancée significative n’a été faite pour la mise en place des appels à l’action qui émanent du rapport de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec, déposé à la fin septembre 2019.
Elles soulignent aussi que le gouvernement du Québec refuse de signer ou de donner son accord à la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

«Assez c’est assez. Le temps n’est plus aux belles paroles et à la sympathie. Il vous faut dès maintenant agir promptement pour que cesse toute manifestation du racisme systémique crasse dont sont encore victimes trop de personnes des Premières nations du Québec, et qui a résulté au décès de l’une de nos sœurs Atikamekw dans des conditions immondes», écrivent-elles également.
Évoquant la tristesse liée au décès de Mme Echaquan et le désarroi que les Premières nations portent depuis longtemps, en raison des injustices, du mépris manifesté par les institutions gouvernementales du racisme systémique, elles affirment que rien ne bouge véritablement.
«Par ailleurs, les paroles et les actes odieux subis et filmés par Mme Echaquan juste avant son décès nous démontrent une fois de plus, une fois de trop, toute la violence et les abus dont sont trop souvent victime les filles et les femmes des Premières nations, comme documenté dans le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées», témoignent-elles également. Elles ont invité le premier ministre à assumer son leadership et à «amorcer un virage définitif et lancer un message sans équivoque pour rétablir une relation harmonieuse et respectueuse des droits des premières Nations». Mmes Awashish et Quoquochi appellent à un changement dans les services gouvernementaux offerts aux enfants, jeunes, femmes, hommes, aînés, familles et les collectivités des Premières nations.

«Plus jamais nous n’accepterons que nos droits soient méprisés et nous dénoncerons désormais haut et fort tout acte de racisme individuel, familial ou collectif qu’un des nôtres subira», écrivent les élues en guise de conclusion.