Des travaux de déboisement qui déplaceront un sentier de La Tuque Rouge

SKI DE FOND. Les membres du club de ski de fond La Tuque Rouge devront dire adieu à une de leurs pistes, de 2,5 km, en raison du déboisement entrepris ces derniers jours, à l’ouest de la piste d’atterrissage, dans le but de permettre le vol aux instruments à l’aéroport municipal.

«C’est notre piste #10, l’aéroport […] Ça nous défait 2 km de piste qui était en forêt dense. Ils font une coupe de bois qui longe l’aéroport, de 10 mètres de large. Notre piste est à l’intérieur de ça. Ce sont des règlements fédéraux», se désole le président, Yves Greffard.

Le président du club de 230 membres déplore avoir été placé devant un fait accompli : «Ils nous arrivent, il y a une semaine et c’est ça. On aurait voulu le savoir avant».

Le paysage sera complètement différent et le vent serait beaucoup plus présent pour les fondeurs qui emprunteraient cette piste. Dénuée de côtes, elle était particulièrement appréciée par les fondeurs plus âgés, des familles ou encore ceux qui ne sont pas friands de dénivellations. «On va faire du ski dans le désert», craint Yves Greffard.

On a évoqué la possibilité de planter des arbres de plus petite taille dans la zone visée, mais de l’avis du président, ça n’aura rien à voir avec ceux qui viennent d’être coupés.

«On n’a rien à dire, le fond de terrain est à Ville de La Tuque et il y a des règlements fédéraux pour l’approche au GPS», nuance toutefois le président.

Les dirigeants du Club de ski de fond savent bien que le projet de coupe d’arbre est immuable, puisqu’il répond à une réglementation fédérale. On tente des approches avec la Ville pour aménager une nouvelle piste à l’ouest de celle existante, où la forêt sera toutefois moins dense. Il faudra défricher une douzaine de pieds de large. La piste 10 sera alors abandonnée. Mais surtout, le président souhaite que ça se fasse rapidement.

En mode solution

Ce sont des normes de Transport Canada pour la sécurité des approches aux instruments», confirme Guillaume Dontigny, directeur des travaux publics à Ville de La Tuque, qui mentionne toutefois que la Ville et le club de ski de fond se placent en mode solution afin d’atténuer au maximum les impacts de cette coupe sur la pratique du sport du ski de fond.

La coupe des arbres est donc inévitable, aucune autre solution ne pouvait être mise de l’avant pour rendre le secteur sécuritaire. Techniquement, dans une ligne virtuelle de 75 mètres à partir du centre de la piste d’atterrissage, on ne peut tolérer aucune végétation ou quelque obstacle. Après cette zone de 75 mètres, on doit suivre une pente virtuelle selon laquelle pour chaque quatre mètres de longueur, on peut permettre une élévation d’obstacle (clôture, poteaux, ligne téléphonique ou autre) d’un mètre. À 92 mètres à partir du centre de la piste d’atterrissage, on peut permettre des obstacles de 23 mètres de hauteur. Dans ce secteur, la forêt fait plus de 25 mètres. «Tout ce secteur a fait l’objet de relevés d’arpentage et de vérifications», assure M. Dontigny.

On a même prévu de revégétaliser la zone avec des espèces plus faciles à contrôler en hauteur».

La Ville a rencontré Yves Greffard à plusieurs reprises. Certes, admet M. Dontigny, la ville aurait pu faire plus de communications à l’avance. Mais, ajoute-t-il, Ville de La Tuque est en mode solution : «On comprend que la zone est utilisée».

Dès la fin de la coupe, la Ville et le club de ski de fond La Tuque rouge tenteront de trouver une solution.

Les arbres absents pourraient inviter des indésirables aux abords des pistes de ski de fond. M. Greffard craint de voir arriver des motoneiges et VTT si une clôture n’est pas installée à la suite de cette coupe d’arbres. «Ce ne sont pas des gens qui ont leur carte de membre du club motoneige, qui viennent briser. Ce sont des gens qui n’ont pas leur carte, ils essaient de se trouver de la place pour faire du 4 roues ou de la motoneige». Ce sera assurément un autre sujet à l’ordre du jour, puisque ce n’est pas d’hier que La Tuque Rouge déplore la venue de véhicules tout terrain dans ses sentiers.

Mise à niveau de l’aéroport municipal