Des pâtes au sapin de la Haute-Mauricie
FORÊT. Savez-vous si les sapins de la Haute-Mauricie ont bon goût? L’entreprise mauricienne Forêt y goûter serait la seule au Québec, et possiblement au monde, à proposer des pâtes alimentaires à base de plantes ou de champignons sauvages. Et tout est cueilli à la main dans les forêts de la région! Dès cette semaine et pour tout l’été, Francis Fournier se cachera dans les bois quelque part au nord de La Tuque en compagnie de son père et de ses cueilleurs. «Nous allons surtout dans les secteurs Windigo, Gouin et Parent», explique-t-il. Son entreprise se spécialise, depuis déjà six ans, dans les produits sauvages comestibles de la forêt boréale, tels que les champignons sauvages, les épices boréales et les tisanes forestières. «Nous cueillons une soixantaine de produits en Haute-Mauricie, de 3000 à 5000 kilos de champignons par année.» Farine, semoule de blé et sapin… Cet hiver, l’entreprise qui fait sa transformation à Grandes-Piles s’est dotée d’une machine pour fabriquer des pâtes alimentaires à partir des produits séchés réduits en poudre. «C’est un mélange de farine, de semoule de blé, d’eau et de réduction de champignons ou d’épines de sapin», explique-t-il. Pour le moment, il fabrique des pâtes aux épines de sapin et à trois variétés de champignons, soit le bolet, le crabe et le pied de mouton. «Nous allons probablement en faire avec une douzaine de sortes de champignons à partir de l’automne prochain», avance-t-il. Le nouveau produit suscite déjà un engouement certain auprès des clients qu’il a pu sonder dans différents salons cet hiver. «J’ai trouvé une seule autre compagnie qui faisait des pâtes alimentaires à base de champignons, en Italie, mais c’étaient des champignons de culture», explique-t-il. «Nous sommes très confiants, ça devrait décoller assez fort!» Les pâtes au sapin ont un goût assez prononcé. «Ce sont des pâtes de spécialité», explique Francis Fournier. «Ça s’adresse à une clientèle un peu plus haut de gamme ou à des restaurateurs, par exemple.» Survivre à la crise forestière «Je suis technicien forestier de formation et mon père était entrepreneur forestier. Quand la Smurfit-Stone a été vendue, nous avons décidé de créer une entreprise», explique l’entrepreneur. «Je travaille depuis l’âge de 15 ans dans les forêts de la Haute-Mauricie. Nous sommes habitués à travailler dehors dans le bois et à ne pas avoir d’horaire fixe. Nous vivions selon les saisons et la température. Aller travailler dans une shop 40 heures par semaine, de 9h à 17h, ce n’était pas trop notre style», explique-t-il. «Nous avons trouvé une alternative pour rester dans le bois!» Les produits de Forêt y goûter se retrouvent surtout en ligne, mais aussi dans quelques points de vente et épiceries fines. Le point de vente le plus près de La Tuque est situé au Village du bûcheron à Grandes-Piles. Les pâtes alimentaires se retrouveront sur les tablettes sous peu.