Des jeunes pas si loin de leurs traditions
TRADITIONS. Quels que soient les peuples, les jeunes ont tendance à se distancier de leurs origines. Grâce à Internet, Youtube, Facebook, le monde est à une portée de clic et la culture américaine semble bien près de nous.
Américanisés, les jeunes ? La coordonnatrice de la Maison de jeunes de Wemotaci, Clode Jalette, pense que ce n’est pas pire chez les Atikamekws que chez les autres peuples de l’Amérique. «C’est clair, il y a un tiraillement. Ce n’est pas seulement qu’ils s’américanisent : les jeunes vivant un «clash», une transformation culturelle. Ils ont la volonté de garder le mode de vie traditionnel, les cérémonies, mais aussi la volonté de vivre les technologies, le monde moderne», a-t-elle remarqué.
Internet, les réseaux sociaux y sont certainement pour quelque chose tout comme une foule de transformations culturelles. « Les jeunes sont pas mal sur Facebook», note Mme Jalette.
« S’il n’y avait pas Facebook, il n’y aurait pas d’activités, parce que personne n’y participerait», renchérit Waponok Petiquay. Le jeune homme, qui a commencé à travailler à la Maison des jeunes à l’âge de 16 ans, constate que les réseaux sociaux sont devenus les véritables nouveaux moyens de se donner rendez-vous chez les jeunes. Avec Facebook, les nouvelles vont vite.
On a le wi-fi à la Maison des jeunes, certes, mais Waponok et le groupe de trois animateurs s’affairent à trouver les activités pour occuper tout ce monde. C’est un fait connu, les Atikamekws sont des fervents du sport. Alors il n’est pas rare de voir des tournois de hockey cosom en hiver, jumelés à des tournois de ping pong ou de billard.
« Les jeunes sont bons dans les sports, ils sont athlétiques, autant les garçons que les filles», fait observer Clode Jalette qui entend bien utiliser cet intérêt poussé pour l’activité physique pour faire bouger les jeunes. Au cours de la saison estivale, un jeune est embauché en tant qu’entraîneur sportif pour les jeunes qui veulent apprendre les rudiments du soccer, sur le terrain extérieur.
« En hiver, on peut accueillir jusqu’à 30 jeunes le soir et le vendredi, jusqu’à 50», évalue Clode Jalette. Derrière la Maison des jeunes, un grand terrain attend tous les amateurs de sport que ce soit le baseball ou le soccer. Dans sa mission originale, la Maison des jeunes accueille des 12-17 ans mais le mandat a rapidement débordé ce groupe d’âge. D’une part, les plus jeunes (3 à 11 ans) trépignent d’impatience pour avoir accès aux activités de la Maison des jeunes. Et de l’autre, il y a les 18-25 ans qui voudraient éventuellement y tenir des activités. Un camp de jour pour l’été, à l’intention des 4 à 17 ans, est également mis sur pied sous la surveillance de huit animateurs.