Des élèves de l’école alternative relèvent le Défi OSEntreprendre avec créativité et cœur
LA TUQUE. À l’école alternative, les jeunes n’ont pas froid aux yeux quand vient le temps de relever des défis. Et dans le cadre du Défi OSEntreprendre, ils ont fait bien plus que créer de jolies décorations: ils ont mis en place un véritable projet entrepreneurial, collaboratif et écoresponsable qui leur a permis de financer une partie de leur voyage scolaire à Montréal.
Le point de départ? Un rêve de sortie scolaire ambitieux, mais coûteux. Pour le concrétiser, les élèves, appuyés par l’équipe-école et des parents impliqués, ont décidé d’organiser un marché de Noël écoresponsable, puis un second marché à l’occasion de la Saint-Valentin. L’objectif: récolter des fonds tout en misant sur la créativité, la récupération et l’implication communautaire. « On voulait faire un voyage à Montréal, mais ça coûtait trop cher. Alors, on a eu l’idée de faire un marché de Noël pour récolter de l’argent », explique Édouard Harvey, un élève impliqué dans l’initiative.
Avant même la création des objets, les élèves ont lancé une campagne de collecte de matériaux auprès des parents, de la communauté et même dans la nature. Bois inutilisé, rubans, bouchons, tissus, guirlandes et autres articles ont été transformés en décorations et cadeaux artisanaux.
Le tout a pris forme lors d’une journée de création collective à l’école, réunissant parents, enseignants et élèves de tous les niveaux. Chacun s’est inscrit à un atelier de son choix, guidé par un adulte. La production s’est poursuivie les jours suivants, et plusieurs jeunes ont participé à la vente des créations, notamment au Maxi et sur Facebook. « C’était la première fois que je vendais quelque chose. J’étais fier parce que c’est nous qui avions tout fabriqué », partage Mohamed Amer, un élève enthousiaste.
Le projet a permis aux jeunes de développer des compétences variées: planification, débrouillardise, travail d’équipe, gestion des coûts et communication. « J’ai trouvé ça cool de créer quelque chose à partir d’objets qu’on allait jeter, puis de le vendre », dit Bastien Boulianne. « On a appris à donner une deuxième vie aux choses, à être débrouillards et à travailler ensemble. »
Une des initiatives phares est le Marché des lutins coquins, porté par la classe de Lennie Boudreault. Les élèves y ont réutilisé des matériaux récupérés pour confectionner des objets destinés au marché de Noël. « On a vraiment utilisé tout ce qu’on avait à disposition, des dons de parents jusqu’aux éléments ramassés dans la forêt, pour réutiliser et créer », expliquait Jasmine Bilodeau, une autre élève.
Grâce à cette approche, les jeunes ont pu vivre une expérience concrète d’entrepreneuriat, de la création à la vente, en passant par la logistique.
D’autres projets remarqués
Dans une autre catégorie du volet scolaire, la classe de Marie-Hélène Pedneault a présenté le projet Les Graffiteurs scolaires. Les élèves y ont conçu des trousses sensorielles intégrant des éléments de la culture autochtone pour répondre aux besoins d’apaisement des jeunes. Ce projet a stimulé leur créativité et leur responsabilité sociale, tout en offrant un service utile à la communauté scolaire.
À La Tuque High School, les élèves de 3e cycle du primaire, dirigés par David Corbin, ont réalisé le projet Les mots de Noël du bonheur: plus de 250 cartes personnalisées accompagnées de biscuits maison ont été vendues à 0,25$ chacune pour remercier les infirmières.
« C’était la première fois que nous faisions un petit marché et j’étais vraiment heureux de vendre quelque chose que nous avions créé de A à Z. Je trouve ça le fun de faire des activités avec tout le monde et de créer des choses qu’on a déjà créées mais à partir d’en créer encore des plus cool et les vendre », a insisté Bastien Boulianne, un élève participant. De son côté, Abigaël Pagé a tenu à partager son expérience et la détermination dont elle a fait preuve. « C’était très difficile, mais au moins, j’ai continué et j’ai réussi. J’ai appris aussi qu’on peut toujours travailler en équipe et toujours persévérer en équipe. »
Au secondaire, un autre projet chapeauté par David Corbin a vu naître les Sapins coquins 5 en 1: 15 sapins réalisés à partir de palettes ont été transformés en objets multifonctions, comme des supports à bottes ou bois d’allumage après les Fêtes.
Un défi, 56 projets
Le Centre de services scolaire de l’Énergie a vu 56 projets être déposés dans le cadre du Défi OSEntreprendre, témoignant de l’engagement des jeunes envers des initiatives concrètes et innovantes. L’ensemble des projets a été reconnu par la remise de médailles et d’un certificat de 250$, soulignant le travail collectif, la créativité et la détermination de ces jeunes entrepreneurs en herbe.