Des compteurs d’eau dans des entreprises latuquoises

ENVIRONNEMENT.  Une vingtaine de propriétaire de commerces étaient présents lors d’une importante séance d’information portant sur des compteurs d’eau qui seront installés au cours des prochains mois dans les entreprises «ICI» (institutionnel commercial et industriel) de La Tuque.

L’opération découle de la Politique nationale de l’eau, adoptée par le gouvernement du Québec en 2002. Le Québec est un des plus grands consommateurs d’eau au Canada. Un des buts de la Stratégie d’économie d’eau potable visait à réduire de 20 % la consommation d’eau par rapport à 2001. Puisque l’objectif n’a pas été atteint, La Tuque devra installer des compteurs d’eau comme d’autres municipalités au Québec.

Selon le plan qui a été présenté, on retrouve 204 «ICI» à La Tuque et de ce nombre, 91 ont été identifiés comme de grands consommateurs d’eau selon le ministère des Affaires municipales et de l’habitation, des salons de coiffure, des restaurant, des garages et des épiceries. 63 d’entre eux seront visités par les plombiers au cours de l’été afin d’installer un compteur d’eau. Les 28 autres le seront à l’hiver 2020. «Les 63 premiers vont recevoir un communiqué prochainement», indique Audrey Parent, chargée de projets à Ville de La Tuque.

1100 litres d’eau par personne

À La Tuque, on consomme 1100 litres d’eau par personne par jour, une norme qui excède de beaucoup l’objectif gouvernemental de 490 litres. On ne connaît pas ces consommateurs d’eau, mais grâce aux compteurs, on pourra les identifier et leur proposer des solutions pour diminuer leur consommation.

Il y aura une facture pour les commerçants qui devront installer les nouveaux équipements. Par exemple tout dépendant du diamètre de l’entrée d’eau, les coûts pourront varier de 721 $ à 1877 $. La Régie du Bâtiment demande également l’installation d’un dispositif d’anti refoulement (DAR) une pièce d’équipement dont la valeur peut varier entre 375 $ et 765$, selon le diamètre de l’entrée d’eau. Les commerçants qui n’en installent pas pourraient être tenus responsables des conséquences d’une contamination du réseau d’eau potable et des frais engagés pour la décontamination, si un problème survenait. «Si un accessoire à l’intérieur du commerce fait qu’il y a une montée de pression accidentelle, et qu’il y a un reflux dans le réseau d’aqueduc, le DAR va éviter cette contamination», précise Louis Loiselle directeur du service technique et des travaux publics de Ville de La Tuque.

Les questions étaient abondantes tout au long de la soirée. Certains se demandaient pourquoi la municipalité en était venue à l’éventualité d’installer des compteurs d’eau. On a appris que ce n’est pas la loi qui oblige les municipalités, mais si La Tuque ne se conforme pas à la Stratégie d’eau potable du gouvernement du Québec, elle perd son droit à des subventions importantes dans tous ses travaux éventuels relatifs aux équipements d’aqueduc et d’égout, des programmes qui participent jusqu’à 50 % des réfections des infrastructures municipales. «Quand on sait qu’on fait entre 3,5 et 4 M$ de projets d’égout et d’aqueduc par année, être privé de 2M$ de subventions, ce serait 2M$ de plus à taxer à l’ensemble des citoyens», avertit Marco Lethiecq, directeur général de ville de La Tuque.

Aucune tarification

Il ajoute La Tuque n’a aucune intention d’imposer une tarification, ni à court ou long terme. «Ce qu’on veut, c’est connaître les consommateurs et trouver des pistes de solutions pour réduire la consommation», ajoute-t-il.

Selon, M. Lethiecq, 90 % des établissements «ICI» au Québec ont des compteurs d’eau.

Face aux interventions demandant à ce que le conseil municipal aille chercher de l’aide financière pour alléger la facture, le conseil Roger Mantha, présent dans la salle, a assuré qu’on entreprendrait des démarches, notamment via la Fédération québécoise des municipalités dont La Tuque est membre.

Un peu plus tard, une soixantaine de résidences pourront obtenir de façon volontaire un compteur d’eau. Shawinigan est rendue plus loin : pour se conformer à la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, elle en installera 380 en 2019 dans des résidences et multilogements.