Des amendes onéreuses pour les PME

L’industrie du camionnage est bien présente à La Tuque. Avec le transport de bois, qui s’ajoute au transport de denrées et autres biens, la présence de contrôleurs routiers assure la sécurité.

«Les contrôleurs routiers ont permis de ramener le camionnage à un niveau plus sécuritaire qu’il y a 15 ans et c’est très bien. Il y avait beaucoup plus de délinquants», estime Mario Morin qui est dans l’industrie du camionnage depuis maintenant 30 ans. «Par contre, c’est l’application qui fait parfois défaut. C’est comme dans tout, il y en qui l’ont et d’autres qui ne l’ont pas».

Bien que tous s’entendent pour dire que la sécurité dans le transport est essentielle, il n’en demeure pas moins que certains estiment que c’est plus souvent leur tour. «Lorsque les contrôleurs routiers viennent à La Tuque, dans 75% des cas, ils arrêtent toujours les mêmes: les transporteurs de bois en longueur», déplore l’entrepreneur qui est propriétaire d’une quinzaine de camions.

Selon l’entrepreneur, il y a des choses qui ne pardonnent pas. «Les excès de vitesse par exemple, sont impardonnables. Mais avoir une amende de 800 $ pour un arbre qui excède de 2 cm la longueur réglementaire, je trouve que ça manque de jugement. Quand on sait qu’un voyage nous rapporte environ 300 $, c’est disproportionné», laisse-t-il tomber. «Alors que nous n’avons eu à peu près aucune infraction de l’année, la semaine dernière, nous avons eu trois amendes dans la même journée. Des jours comme ça, on aurait été mieux de rester couchés».

Une sentence trop sévère aux yeux de plusieurs

On se souviendra de l’accident qui avait coûté la vie d’une dame en 2010. Une pierre provenant du camion de Marc Létourneau s’était retrouvée sur la voiture de la dame de 64 ans qui suivait derrière. Elle avait perdu la vie lors de son transport à l’hôpital. Reconnu coupable d’homicide involontaire, l’homme a reçu une sentence de quatre mois d’emprisonnement et d’une probation de deux ans. Il devra se soumettre à un suivi probatoire de dix-huit mois. Il devra aussi effectuer 240 heures de travaux communautaires dans un délai d’un an. Durant cette période, il devra réaliser une vidéo sur la conduite sécuritaire d’un poids lourd et ses particularités en matière de chargement et de déchargement. Dans cette vidéo, il fera un témoignage sur les impacts que les événements ont eus sur sa vie et sur celle de l’entourage de la victime. «Je ne sais pas comment ça s’est passé cet accident et c’est un drame épouvantable, mais j’estime que c’est beaucoup trop sévère comme peine. Lorsqu’on compare à d’autres crimes beaucoup moins punis comme celui d’un docteur qui tue ses enfants par exemple», dénonce-t-il.