Derniers coups de pinceau pour Jacques Rouillard

PEINTURE. Le peintre naturaliste latuquois Jacques Rouillard tirera bientôt sa révérence du monde de la peinture. L’homme tire un trait sur une carrière de peintre et d’enseignant en peinture qui aura duré 43 ans. C’est en 1975 que Jacques Rouillard se découvre un talent et un intérêt pour la peinture. À 39 ans, il travaillait le bois dans son atelier, mais ne se voyait pas faire cela à sa retraite. La peinture l’appelait. Aussitôt, il suit des formations avec des maîtres de cet art à La Tuque : Arthur Harvey et Brian Braitwaite. Un autre enseignant en aquarelle lui a montré ses techniques et M. Rouillard a même adopté sa manière d’enseigner. Il aime représenter la nature de la région environnante. Après quelques années à peindre à l’huile et enseigner ce médium, il se convertit à l’acrylique. «Ça sentait l’huile pas mal. Je me suis acheté un kit d’acrylique. Je me suis informé et on m’a dit que c’était comme l’aquarelle, mais qu’on travaillait à l’eau. Je suis parti avec cela et j’ai développé ma propre technique», se rappelle-t-il. Il fallait toutefois convaincre ses élèves de s’y mettre, eux aussi. «Quand ils ont commencé cela, ils ont chialé un peu, évoque-t-il en riant. Au bout de 4, 5 cours, ce n’était plus la même affaire. Ils étaient contents. Ils prenaient leur toile et la mettaient tout de suite en dessous du bras. Ça séchait beaucoup plus vite». M. Rouillard enseigne la peinture depuis 1987. Il ne l’a jamais fait pour l’argent : «Ça doit faire une quinzaine d’années que je ne charge que 5 $ l’heure». Des élèves ont suivi ses ateliers pendant une dizaine d’années consécutives. En tout, 140 élèves ont appris la peinture sous les conseils de Jacques Rouillard. Une fois à la retraite de l’usine locale où il était opérateur de rebobineuse, il accueillait chaque semaine 24 élèves par semaine à son atelier de la rue Joffre. «J’avais bien du fun avec eux autres», confie-t-il.  Oui, il fallait apprendre, mais toujours dans la bonne humeur. D’ailleurs, il est heureux d’avoir enseigné à des élèves qui sont devenus de bons peintres. À un point où il a présenté 7 expositions collectives avec des élèves et des peintres qu’il connaissait. À 20 personnes, qui amenaient chacune deux toiles, il y en avait pour tous les goûts. Quand on lui pose la question, il répond sans hésiter que ses élèves ont été la plus grande fierté de sa carrière de peintre. Il a œuvré 14 ans au Complexe culturel comme bénévole responsable des expositions de peinture. Il s’est aussi impliqué dans le comité organisateur du Symposium de peinture. Parmi les autres faits marquants de sa carrière, en 1996, une de ses toiles est choisie par Ville de La Tuque pour être remise au Gouverneur général du Canada. Dernière exposition L’heure est venue de passer à autre chose. On aura l’occasion de voir une dernière exposition du peintre naturaliste au Complexe culturel ces prochaines semaines. Le vernissage sera présenté le 7 avril dès 19h et l’exposition sera présentée tout l’été. Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, a accepté la présidence d’honneur de l’exposition qui mettra en vedette 42 toiles, de toutes les époques où il a pratiqué cet art. Il sera possible d’acheter ses oeuvres sur place. Une centaine de personnes sont attendues à cette occasion. M. Rouillard doit se départir de plusieurs toiles, puisque l’an prochain, lui et son épouse quitteront la maison familiale qu’ils habitent depuis 46 ans et l’atelier dans le fond de leur cour, qui feront place à un projet d’expansion de leur voisin, le marché Richelieu. Il se montre particulièrement fier du moment où avec les peintres Nancy Rivest, Pierrette Pellerin et Annie Renald, il donnait de la vie aux maisonnettes du marché public du centre-ville en les peignant. Une oeuvre colorée qu’ils avaient réalisée en trois semaines. L’homme, qui aura 82 ans en juin, a travaillé à ce que La Tuque, contrée des paysages féériques, connaisse une bonne relève de peintres.

24 expositions Tout au long de sa carrière, Jacques Rouillard a pris part à 24 expositions. Il a exposé ses toiles à Saint-Gabriel-de-Brandon Trois-Rivières, Alma, Baie-du-Febvre, à l’Institut d’Hôtellerie de Montréal et de nombreuses fois à La Tuque.