Départ canon pour la rentrée d’août de l’ÉFLT

L’École Forestière de La Tuque (ÉFLT) connaît un achalandage qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps avec ses programmes de Protection et exploitation des territoires fauniques et d’Aménagement de la forêt, lors de la rentrée d’août.

On parle d’une année record pour ces deux programmes d’études. Dans un premier temps, L’ÉFLT accueille 24 nouveaux élèves en vue de sa rentrée du mois d’août dans le programme de Protection et exploitation des territoires faunique. De ce nombre, 15 élèves proviennent de l’Europe, les autres proviennent d’un peu partout au -Québec.

Du même coup, 13 élèves ont également été accueillis en Aménagement de la forêt. On y retrouve quatre Européens, neuf Québécois, dont trois de LaTuque. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Européens répondent présents de façon surprenante.

« Ça fait au moins 15 ans qu’on ne les a pas vus en aussi grand nombre », se réjouit Gilles Renaud, directeur de l’ÉFLT.

Son école connaît plusieurs rentrées scolaires au cours d’une même année en formation générale ou professionnelle, mais, selon ses dires, celle d’août constitue un baromètre.

Le nombre d’inscriptions a diminué ces dernières années, principalement dû à la crise forestière. On a vu une augmentation par la suite, mais la rentrée de 2021 se démarque nettement.

La prochaine rentrée, en conduite de machinerie lourde, le 24 août, permettra d’accueillir 24 élèves, dont deux Européens.

« À la mi-septembre, on va accueillir les élèves en abattage manuel et débardage forestier, on a une dizaine d’inscriptions, dont un Européen, un Latuquois et des gens d’ailleurs au Québec », rapporte Josée Duchemin, responsable des communications.

En même temps, 13 élèves commenceront une formation de l’ÉFLT en élagage, qui sera offerte à Shawinigan parmi des élèves qui proviennent de cette ville.

« Ce sont des wow partout (dans les 5 DEP offerts). À peu de choses près, on est complet », explique M. Renaud.

Comment expliquer cette recrudescence ? La pandémie a fait qu’on n’a pas pu recevoir d’Européens l’an dernier. Il y a donc forcément deux cuvées en une, cette année. Des organismes en Europe font la promotion du Québec, dont « Québec métier d’avenir » auprès des gens qui souhaitent venir s’établir au Québec.

De charcutier à forestier

Originaire de -Dunkerque, dans le nord de la France, Léo Duhamel, 33 ans, a troqué son métier de charcutier traiteur pour celui de forestier. Passionné de chasse et de pêche, il est arrivé au Québec le 12 juillet avec l’aide de l’organisme « Accès Études Québec », pour entreprendre la formation en -Protection et exploitation des territoires faunique.

« C’est sympa, les gens sont accueillants », a constaté d’emblée le nouveau Latuquois. Son arrivée en Haute-Mauricie a été grandement facilitée par l’équipe de Choisir La Tuque, au Carrefour emploi Haut-St-Maurice. Différentes activités ont été mises sur pied à leur première journée d’école, dont un dîner et un tour de ville.

Une communauté a été créée parmi ces nouveaux élèves français de l’ÉFLT, ils se fixent déjà des rendez-vous pour aller en randonnée ou encore à la pêche.

Léo Duhamel l’avoue, quitter sa terre natale pour l’inconnu crée un vertige. Mais l’opération a été facilitée par le fait qu’il désirait vivre une réorientation professionnelle. « Le plus compliqué, c’est de faire le tri dans ses affaires, car on n’a droit qu’à deux valises », rigole-t-il.

Les grandes étendues de la Haute-Mauricie l’ont impressionné : « Je trouve ça extraordinaire d’avoir encore des territoires, vraiment nature, pas exploités par l’homme ».

Réorientation axée sur la forêt

Après une dizaine d’années au service de plusieurs entreprises de La Tuque, Sharlen Blanchette-Gagnon souhaitait, elle aussi, une réorientation professionnelle axée sur la forêt.

« C’était maintenant ou jamais. J’avais une équipe en or, là où je travaillais, mais je désirais faire ce que je voulais dans la vie, être dans le bois […] J’ai un amour inconditionnel de la nature », confie la jeune femme inscrite en Aménagement de la forêt.

Visiblement enthousiaste face à ce nouveau défi, elle l’avoue toutefois, elle vit aussi un vertige, comme plusieurs élèves qui retournent aux études : nouveaux collègues, nouvelle façon de faire, nouvelle vie.

Sharlen Blanchette-Gagnon a été soutenue par l’ÉFLT, le Carrefour Emploi Haut-Saint-Maurice et Services Québec pour favoriser son retour en formation. Un fait nuance toutefois bien des appréhensions : « Ceux qui sont ici le sont parce qu’ils ont choisi de s’inscrire », fait ressortir Josée -Duchemin. Tout le monde y met donc le même sérieux.

Les éventuels employeurs manifestent de l’intérêt. C’est même plus facile pour les élèves de se trouver un endroit pour effectuer un stage, ces temps-ci. C’est un mal pour un bien, la pénurie de main-d’œuvre frappe aussi l’industrie forestière. Aussi, l’ÉFLT demeure en contact avec des employeurs pour leur référer des élèves.

« Les employeurs, ce sont aussi nos clients. Il y a nos élèves à qui on offre une prestation de services de formation, mais il y a aussi les employeurs, à qui on offre les services de diplômés. On est content de servir les employeurs en ayant beaucoup d’élèves », signale Gilles Renaud.

Le taux de placement est très bon, actuellement, fait-il remarquer.