Démographie : des chiffres préoccupants

DÉMOGRAPHIE. Le conseil d’agglomération de La Tuque a été appelé à réagir, aux derniers chiffres sur la démographie, lors de sa dernière séance publique. Cela, au moment où le citoyen Yves Tousignant rappelait des données (publiés notamment dans L’Écho de La Tuque) concernant la démographie du Haut-Saint-Maurice. Alors que la majorité des villes de la Mauricie connaissent une croissance de leur population, les trois municipalités membres de l’agglomération de la Haute-Mauricie vivent des diminutions démographiques actuellement. «On sait que dans l’ancienne Ville de La Tuque, il y a une quarantaine d’années, on retrouvait au-dessus de 15 000 habitants (…) la tendance est lourde», indiquait M. Tousignant. «Vous avez des professeurs qui voyagent à quatre dans une auto et qui viennent faire leur «shift» à La Tuque et qui retournent à Shawinigan ou Trois-Rivières. Des employés d’Hydro-Québec achètent des maisons et viennent faire leurs 4 jours et s’en retournent. Leur adresse permanente se trouve à Shawinigan ou Trois-Rivières», lance M. Tousignant, faisant remarquer au passage que bon nombre de sièges sociaux, jadis à La Tuque, se retrouvent à l’extérieur. «Comment faire pour stopper cette baisse-là et qu’il y ait une croissance? », leur a demandé l’ex-directeur général de ville de La Tuque. «C’est préoccupant, inquiétant. Il faut travailler à renverser cette tendance (…)Les gens viennent travailler, mais ne s’installent pas nécessairement à La Tuque», ajoute-t-il. Il expliquait que pour parvenir à déplacer la famille, le conjoint doit aussi trouver un travail à La Tuque, mais ne trouve pas toujours quelque chose dans sa spécialité. «C’est quelque chose que nous devons discuter avec les principaux groupes (West Rock, Hydro-Québec, le CIUSSS). Il faut ramener des gens. La particularité que nous avons, c’est que nous avons plus de chalets à La Tuque que de maisons», poursuit Pierre-David Tremblay, qui s’est montré préoccupé par l’exode des jeunes et des aînés. Il pense qu’un projet comme celui de la résidence des Bâtisseurs pourra contribuer à renverser la tendance, du moins au niveau des aînés. «On veut renforcer la formation, milieu scolaire, en offrant davantage de cours pour que la demande soit satisfaite au niveau des jeunes au Cegep, à l’école Marie-Médiatrice. On aimerait compter sur les projets que sont Manouane Sipi et la bioraffinerie forestière. On souhaite inverser la tendance avec ces projets d’avenir à long terme. À défaut, on travaille avec le groupe Rémabec pour améliorer la deuxième et la troisième transformation du bois pour aller chercher cette main-d’œuvre-là», a exposé le maire Tremblay. Mais ce dernier insiste : on n’a pas de solution miracle. La conseillère Manon Côté a rappelé que le Carrefour emploi Haut-St-Maurice a mis en place la stratégie choisir La Tuque qui a pour objectif de promouvoir la qualité de vie à La Tuque. Le maire Larry Bernier, de Lac-Édouard, préfère s’en remettre au recensement fédéral : au lieu d’une perte de 4 habitants, il fait passer sa municipalité de 175 à 192 habitants. «Si on veut que les gens viennent s’installer chez nous, que ce soit à Lac-Édouard ou à La Tuque, Parent ou à La Bostonnais, la première des choses, ça prend de l’emploi. Ça prend des services de proximité et des écoles, des garderies, des loisirs, du logement», soutient-il. L’école de son village est ouverte à nouveau depuis 10 ans et une garderie a commencé ses opérations, puisque deux nouvelles familles sont allées s’y installer. «Si on veut que des jeunes viennent s’installer pour faire du télétravail, ça prend Internet et le cellulaire», a aussi rappelé le maire de Lac-Édouard. «Une des choses qu’on peut vous demander, c’est de parler positivement de votre ville, ce que je fais tous les jours. Il faut la vendre, notre ville», a conclu le maire de La Tuque. Rappelons que le dernier décret gouvernemental sur les populations des municipalités locales rapporte une diminution de 118 habitants dans l’agglomération de La Tuque.