«D’autres joueurs souhaitent aussi obtenir des volumes de bois»

FORÊT. Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, a fait le point sur les volumes de bois attribuables à l’usine de Produits Forestiers Mauricie (PFM) de Rivière-aux-Rats.

On sait que le directeur général de la Coopérative forestière du Haut-St-Maurice, Claude Dupuis, juge insuffisante une offre du gouvernement du Québec de 60 000 mètre cube de bois, par année, pendant trois ans. Cela met sur le carreau un projet d’investissement de 8 M $ qui aurait pu permettre un troisième quart de travail à cette usine, créer 40 emplois et en consolider 90 en forêt.

Selon le bureau du ministre Lessard, le Forestier en chef du Québec a fait savoir que les volumes disponibles indiquaient une baisse de la possibilité forestière pour la région de la Mauricie pour l’horizon 2015-2018.

«PFM s’est alors vu accorder une garantie d’approvisionnement de 396 650 mètres cubes à compter du 1er avril 2015, et ce, pour les trois prochaines années» a souligné le bureau du ministre Lessard.

Il rappelait qu’à la suite de la fermeture de la papetière Laurentide à Shawinigan, PFM avait présenté son projet d’investissement au ministre en mentionnant que pour le concrétiser, on devait avoir accès au volume de cette usine.

«Après avoir rencontré les représentants de la coopérative le 21 octobre, le ministre a communiqué sa décision de prendre les volumes de l’usine Laurentides afin de les répartir parmi les différents bénéficiaires de la région et ainsi consolider un maximum d’emplois dans le plus grand nombre possible de municipalités pour leur éviter une baisse», a poursuivi le bureau du ministre Lessard.

Québec indique que deux options s’offraient à Produits Forestiers Mauricie, soit les volumes non récoltés ou des volumes ponctuels.

Après cet exercice, le Forestier en chef a rendu publics les volumes non récoltés (VNR) 2008-2013 et qui n’ont pas été pris en considération dans le calcul de la possibilité afin de donner le portrait juste et réel du bois potentiellement disponible pour les entreprises.

Se disant sensibles aux emplois liés à la scierie de PFM et à la Ville de La Tuque, le ministre et la députée Julie Boulet de sont dits ouverts «à accorder une partie des VNR disponibles, et ce, pour plusieurs années, afin de donner davantage de prévisibilité et de certitude à l’entreprise».

Le ministre avait donc offert 60 000 mètres cubes de VNR pour les trois prochaines années à Résolu.

« Je suis bien conscient que PFM demande l’ajout de 150 000 mètres cubes à la garantie d’approvisionnement de sa scierie, mais je ne peux acquiescer à leur demande parce que tout le bois disponible pour les garanties a été attribué. Je souhaite cependant accompagner l’entreprise dans son désir d’investissements, mais je tiens aussi à rappeler que d’autres joueurs souhaitent obtenir des volumes et qu’une juste répartition doit être faite. Il ne faut pas oublier que plusieurs scieries indépendantes au Québec ont investi au cours des dernières années, n’attendant pas l’offre du gouvernement pour prendre leur décision d’affaires. Le nouveau régime ayant créé un marché libre, des volumes sont disponibles en tout temps pour répondre aux besoins des entreprises. De plus, la forêt privée peut également contribuer à l’approvisionnement des entreprises. Nous espérons que cela pourra aussi être le cas dans ce dossier », a déclaré le ministre Lessard.

« Je tiens à rappeler que le processus de révision des garanties d’approvisionnement est un processus rigoureux où le MFFP concentre ses efforts à analyser les besoins et les capacités usine par usine. Pour la Mauricie, ça représente 11 détenteurs de garantie. Ce processus peut effectivement prendre quelques mois, mais considérant qu’il représente un engagement de plusieurs années, l’erreur n’est pas permise. L’objectif est de libérer l’ambition de la forêt au bénéfice des communautés forestières. Nous déployons tous les efforts nécessaires pour que cela puisse se faire dans les meilleurs délais. Nous demeurons ouverts aux demandes d’attribution de la forêt tant qu’elles respectent les outils qui sont à la disposition du ministre », a conclu le ministre Lessard.