Crue printanière: Hydro-Québec est prête
PRINTEMPS. Même si le couvert de neige est présentement 40% supérieur à la moyenne, il ne faut pas en conclure que la Mauricie sera victime d’une crue printanière historique comme celle survenue en 2017.
Responsable des aménagements hydroélectriques sur la Saint-Maurice pour Hydro-Québec, Donald Olivier était accompagné d’une équipe d’experts jeudi au Centre Sakihikan à La Tuque pour une soirée d’information destinée à mieux comprendre la gestion des débits et des réservoirs de la rivière.
Actuellement, la quantité de neige au sol est à peu près la même que celle à la même date en 2016 et 2017. Si la crue de 2017 avait causé beaucoup de dégâts, celle de l’année précédente était passée comme une lettre à la poste. «La quantité de neige correspond à environ 40 à 45% du volume d’eau qu’on va recevoir», explique Mylène Blais Poulin, gestionnaire hydrique chez Hydro-Québec.
Des épisodes de précipitations et/ou de chaleurs prolongées vont faire en sorte que le débit de la rivière augmentera plus rapidement et conséquemment, présenter des risques de causer plus de dommages. «Si le couvert de neige part en un mois ou en trois mois, ça ne génèrera pas le même débit dans la rivière», précise Donald Olivier, autrefois directeur de la centrale nucléaire de Gentilly-2.
Celui-ci explique de plus qu’Hydro-Québec ne contrôle avec ses barrages que 40% du bassin versant de la rivière Saint-Maurice, le reste va s’écouler selon un principe physique et élémentaire qui consiste à ce que tout ce qui entre doit ressortir. «On ne peut retenir l’eau que dans nos réservoirs Gouin, Manouane, Mattawin et Mékinac. Ce qui n’est pas le cas dans nos 10 centrales au fil de l’eau construite sur la Saint-Maurice.»
De la mi-décembre jusqu’à la fin mars, Hydro-Québec se prépare à la crue printanière en abaissant jusqu’à un seul minimum ses quatre réservoirs. Le réservoir Gouin par exemple est ramené jusqu’à 60% de sa capacité en prévision de l’arrivée du printemps.
Si la mémoire populaire veut que l’année 2017 fût exceptionnelle avec son débit de 3700 mètres cubes/seconde, le gestionnaire Martin Hallé rappelle que nous étions encore loin de la crue record de 1974 où le débit de la rivière Saint-Maurice a été enregistré à 5140 mètres cubes/seconde à sa pointe maximale.
Donald Olivier souligne qu’Hydro-Québec peut compter sur des données statistiques vieilles de 100 ans, remontant à la construction du réservoir Gouin en 1918, pour comprendre le fonctionnement du bassin versant de la rivière Saint-Maurice. «C’est la seule rivière au Québec avec autant d’aménagements hydroélectriques. C’est un système assez complexe et exigeant à gérer.»
Là où la société d’État peut encore s’améliorer termine-t-il, c’est dans les échanges avec ses partenaires et la population. «On ne met pas assez de temps à s’assurer que les communications soit adéquates avec les différentes parties prenantes pour qu’elles comprennent la situation et puissent s’y préparer. La soirée d’information et de sensibilisation comme nous menons présentement s’inscrit dans ce constat.»