Croissance économique : une cadence un peu moins soutenue en Mauricie

ÉCONOMIE. Le mouvement Desjardins vient de rendre publique son étude économique portant sur la région administrative de la Mauricie. On y apprend que la croissance économique de la Mauricie va se poursuivre en 2018 et en 2019, mais sa cadence sera un peu moins soutenue que celle que le Québec connaîtra : 3,4 % l’an prochain, comparativement à 4,2 % au Québec. Desjardins attribue cet état de fait aux perspectives de croissance relativement modestes des principales industries de la région, dont la foresterie, la fabrication du papier et de produits en bois. Ce n’est une surprise pour personne, les enjeux de disponibilité de la main‑d’oeuvre limitent aussi le développement de plusieurs entreprises. Plusieurs statistiques intéressantes y sont publiées : de 26 270$ en 2018, le revenu personnel disponible par habitant mauricien ira chercher 26 795$ l’année suivante. Au Québec, le chiffre atteint 29 660$ et 29 938$ en 2019. La situation de l’emploi est relativement stable pour les deux années avec 120 000 emplois pourvus en Mauricie. Au Québec, le chiffre va rejoindre 4 266 000 emplois en 2018 (4 288 000 en 2019). En Mauricie, on prévoit que le taux de chômage sera plus faible en Mauricie : passant de 5,2 à 4,8 % de 2018 à 2019 (5,5 à 5,1 pour le Québec). «Depuis les deux à trois dernières années, les taux de chômage des régions du Québec sont en diminution et cette tendance se poursuivra. En effet, la croissance moins rapide de la part de la population en âge de travailler a exercé et continuera d’exercer une pression à la baisse sur l’ensemble de ces derniers», estime Desjardins. De 269 433 habitants en 2018, la population totale de la Mauricie devrait augmenter d’un peu plus de 600 personnes, alors que celle du Québec sera en hausse de 64 000 âmes (8,5M), selon Desjardins. La région À La Tuque, le Centre Sakihikan a récemment ouvert ses portes. L’investissement de 2,3M$ verra à faire rayonner la culture atikamekw dans un grand bâtiment rénové sur le site du lac St-Louis. Avec plusieurs partenaires, dont l’Écho de La Tuque, la campagne Mes entreprises, ma collectivité, mes achats pour soutenir l’achat local a été mise sur pied à La Tuque au début de l’année. Démographie L’Institut de la statistique du Québec prévoit que l’accroissement démographique en Mauricie s’accélérera très modestement de 2016 à 2021 (+1,1 %) en regard des cinq années précédentes (+1,0 %). La population demeurera en hausse grâce à l’arrivée de migrations. Deux MRC, Maskinongé et des Chenaux, ainsi que la ville de Trois-Rivières verront leur population augmenter d’ici 2021. Le remplacement de la main-d’œuvre demeure le principal défi des prochaines années. Le renouvellement de travailleurs sera de plus en plus difficile.  «En 2021, l’indice se chiffrera à 60,4 %, ce qui veut dire que pour chaque groupe de 100 personnes qui partira à la retraite, il y aura 60,4 personnes prêtes à intégrer le marché du travail», fait remarquer l’étude. Le marché du travail Selon l’étude économique de Desjardins, le marché du travail va reprendre du tonus en 2019. Les acteurs socio‑économiques surveilleront les renégociations commerciales entre le Canada et les États‑Unis, sur les questions du bois d’oeuvre et de l’aluminium. Le coût élevé de la fibre dans la région a un impact négatif sur la croissance des entreprises forestières. Le contexte de l’industrie des pâtes et papiers demeure difficile en raison de la diminution de la demande pour les types de papiers traditionnels, dont le papier journal. Les départs à la retraite font en sorte que les besoins en main d’oeuvre sont criants, notamment auprès de travailleurs spécialisés. La construction neuve est en croissance depuis le début de l’année en Mauricie. Le tourisme va bien. Le défi de main‑d’œuvre, l’innovation et les nouvelles technologies et le développement de nouvelles entreprises s’inscrivait parmi les enjeux régionaux et perspectives identifiées par Desjardins pour les prochaines années.