Cri du cœur pour le financement du transport intermunicipal

TRANSPORT. Administrateur de la Corporation de transport adapté Autono-Bus et Transport collectif du Haut St-Maurice, le conseiller municipal Jean Duchesneau a lancé un cri d’alarme à l’occasion de la dernière assemblée publique du conseil municipal. C’est que Québec tarde à verser l’enveloppe budgétaire normalement versée pour le transport intermunicipal. La Corporation fonctionne actuellement avec sa marge de crédit. «Présentement, le transport intermunicipal marche sur le respirateur artificiel. Ça fait depuis le mois d’avril qu’on parle avec le ministère des Transports (de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports) et qu’on demande quand ils vont nous verser les sommes d’argent. Ça commence à urger», lance-t-il. Il ajoute : «On se fait dire tous les mois, ça s’en vient, vous allez avoir des nouvelles bientôt. Bientôt n’est pas arrivé encore et ça nous inquiète, parce qu’on n’a pas les reins assez solides pour financer tout ça». Il ne cache pas que cela pourrait mettre en péril l’avenir du transport intermunicipal. L’entente avec le transporteur, le personnel, le conducteur, l’essence, voilà quelques frais auxquels la corporation doit faire face. La Corporation doit compter sur de l’aide financière annuelle de 140 000$ pour faire rouler l’autobus. «C’est la réalité qu’on a, en région. Je l’ai toujours dit, ce n’est pas un gouvernement qui a versé pour aider les régions. On a une bonne députée, mais il va falloir la recontacter encore une fois pour lui faire part de toutes les revendications que l’on a, le transport, Internet et éventuellement tout le service ambulancier. C’est malheureux qu’on n’ait pas plus de respect et d’encouragement des gouvernements supérieurs dans nos régions», décoche pour sa part, le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay. L’appui du reste de la région La Tuque fera-t-elle des pressions pour obtenir l’appui des municipalités qui bénéficient du service ? «Je ne dirais pas des pressions, mais il faut travailler en collégialité (…) Le développement de la rivière Saint-Maurice va devoir passer par une régionalisation de nos activités, c’est la même chose pour le transport en autobus. Cette route-là relie plusieurs secteurs (…) C’est un service dont on a tous besoin, il va falloir trouver une solution aux coupures régionales que juste dire : La Tuque, on fait figure de proue là-dedans et on prend tout le dossier», insiste le maire Tremblay. Bien que l’initiative provienne du milieu latuquois, suite à l’arrêt des opérations d’Orléans Express au début 2015, Shawinigan et Trois-Rivières en bénéficient également. À titre d’exemple, depuis le début de l’année 2018 (janvier à avril), on a noté 81 passages de Grand-Mère et 106 de Shawinigan vers Trois-Rivières, alors que 119 et 70 passagers, en partance de Trois-Rivières, se dirigeaient respectivement vers Shawinigan et Grand-Mère. L’autobus arrête également à Mattawin et St-Roch-de-Mékinac. Pour toute l’année 2017, on comptabilise 2838 passages au service de transport intermunicipal de La Tuque à Trois-Rivières. Pour les quatre premiers mois de 2018, on compte 990 passages (808 pour les quatre premiers mois de 2017) dans l’autobus, ce qui dénote une bonne augmentation. Des gens qui reçoivent des soins médicaux tout comme des étudiants comptent parmi les utilisateurs du service.