Coupes forestières prévues dans le secteur Croche : les Bostonnois s’expriment

FORÊT. À la demande de la municipalité de La Bostonnais, environ 80 résidents de la municipalité, plus particulièrement des secteurs du lac à l’Ours est du lac Brochet (secteur Croche) ont exprimé leurs préoccupations face à un projet de coupe de bois dans le secteur avoisinant de leurs propriétés et des lacs.

Ainsi, on apprenait que Résolu et Rémabec effectueront, à partir de l’automne 2017, des travaux de coupe de bois touchant 1225 hectares de territoire dans un secteur de la municipalité de La Bostonnais, à l’ouest de la route 155. Ce n’est pas l’ensemble de ces 1 225 hectares qui sera touché : les ingénieurs forestiers Simon Fortier de Produits Forestiers Résolu et Simon Bilodeau de Rémabec ont indiqué que 23 % de la forêt sera laissée intacte, soit 280 hectares. 33 % subiront des coupes partielles et 44 % une coupe totale. Dans le cas de coupe, toutefois, une régénération de la forêt avec des travaux sylvicoles est prévue.

Les résidents ont exprimé des inquiétudes face à la proximité des lieux de coupes de la forêt publique et de la forêt privée.

On craint notamment que les coupes aient un effet négatif sur la qualité de l’eau, étant donné que cela pourrait affecter les bassins versants menant aux lacs avec un problème d’algues bleues, sans parler des impacts visuels découlant de coupes totales de bois sur leurs propriétés. «Le petit lac aux Castors, c’est le poumon du lac à l’Ours», a-t-on aussi entendu, à titre de mise en garde.

Les résidents veulent aussi s’assurer que des négociations en bonne et due forme soient entreprises avec le propriétaire d’un lot où serait aménagé un éventuel chemin d’accès à la route 155 pour sortir le bois.

Les forestières sont attentives

Il y a déjà du travail d’accompli, même si toute la question est loin d’être défrichée. Le représentant de l’Association des résidents du Lac Brochet, Marc-André Bélanger, a indiqué qu’une rencontre tenue le 2 février dernier avec les représentants des forestières, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et de la municipalité a permis de discuter d’un accès routier, du risque de contamination de l’eau potable, des algues bleues ainsi que de l’encadrement visuel. À la suite de commentaires exprimés lors de cette rencontre, le projet avait été remanié afin d’augmenter de 2 %, soit de 24 hectares, la superficie de forêt laissée intacte.

Bon nombre de questions n’ont pas pu trouver de réponse, puisque le projet est encore embryonnaire et un suivi sera nécessaire. «Quel pouvoir la municipalité a, face au Ministère, pour faire diminuer les coupes ? On est un peu dans le vide», a interrogé un résident, André Harvey.

Les résidents ont aussi émis le souhait que le bois recueilli soit transformé dans la région du Haut-St-Maurice.

Pourquoi précisément dans ce secteur ? L’ingénieur forestier Simon Bilodeau explique que c’est simplement parce qu’il s’agit de bois mature situé dans une forêt publique. «On en fait des coupes ailleurs aussi et on nous dit le même message : pourquoi vous venez chez nous ? Mais c’est sûr qu’un moment donné, on est toujours chez quelqu’un», justifie-t-il.

« Je suis contente de la rencontre de ce soir, on connaît maintenant les préoccupations des résidents. Les gens des forestières sont au courant. On va pouvoir travailler ensemble dans la même direction pour tenter de satisfaire tout le monde», indique Chantal Saint-Louis, mairesse de La Bostonnais. Elle précisait que la municipalité ne voulait rien signer dans ce projet sans connaître les demandes des résidents du secteur. La prochaine étape, pour le conseil municipal, sera d’analyser toutes les demandes effectuées au cours de l’assemblée et de tenir une rencontre avec les intervenants au dossier.

«La planification forestière est faite sous le respect des obligations légales», a assuré Simon Fortier.

Il s’est dit agréablement surpris du nombre de participants à cette assemblée. « Les préoccupations qui ont été soulevées, on va les considérer. Elles ont été bien définies par les citoyens et on va les soumettre au comité d’harmonisation. On va regarder des possibilités pour répondre à ces préoccupations-là (…) La forêt, c’est complexe. Si on fait l’évaluation de faire une coupe partielle, ou une coupe totale, on peut faire second regard pour étudier les possibilités pour pouvoir répondre à des préoccupations », relevait-il.