COVID-19 : Le CNA fait le point sur la gestion de la pandémie en territoire Atikamekw

Le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) a fait le point sur les dispositifs d’urgence, de sécurisation ainsi que sur la potentialité de certains risques «à un moment où la crise de la COVID-19 s’accentue dangereusement».

Les dirigeants Atikamekw ont interpellé les gouvernements sur l’importance de rester proactifs sur les enjeux sanitaires et socio-économiques

Le CNA a fait savoir que les équipes de santé et de sécurité des communautés de Manawan, d’Opitciwan et de Wemotaci ont mobilisé toutes les ressources humaines et matérielles possibles pour l’optimisation de leur plan d’urgence, du dépistage jusqu’au transport médical.

Le CNA a rappelé que les communautés ont été parmi les premières à strictement contrôler les entrées et les sorties. Des mesures sont en place pour le soutien psychosocial ou pour gérer des situations d’itinérance, tandis que les campagnes de sensibilisation pour le respect des consignes sont en continu.

Pour le CNA, l’isolement des communautés autochtones suggère cependant de renforcer globalement les mesures de sécurité sanitaire, afin de soulager le personnel soignant d’une trop faible prévisibilité, ce qui est néfaste au bon déploiement des plans d’urgence.

«La mobilisation exceptionnelle des Atikamekw dans la gestion de cette pandémie peut être contredite par certains maillons faibles. En particulier, la pénurie à l’échelle mondiale de matériel médical laisse planer beaucoup trop de risques dans des milieux où les maladies chroniques sont nombreuses. L’ordre des approvisionnements doit prendre en compte ce genre de considérations », a mentionné Constant Awashish, Grand chef de la Nation Atikamekw.

Par ailleurs, l’inégalité face à la santé des autochtones interagit avec des enjeux socio-économiques. Pour le CNA, le prolongement du confinement va poser des problèmes dans le contexte d’un manque criant de logements. Le CNA reste aussi attentif sur l’ampleur de la crise économique qui, à plus long terme, peut accentuer la vulnérabilité des peuples autochtones.

«Les priorités sanitaires et économiques ne s’ordonnent pas toujours facilement. D’ailleurs, les gouvernements n’ont pas attendu pour soutenir massivement le niveau de vie de la population », a rappelé Constant Awashish. La crise est difficile, mais la hauteur de l’action politique présente aussi l’occasion d’accélérer l’avancement socio-économique des autochtones».

Remarquant que le Programme actions concertées pour le maintien en emploi (PACME) vise avant tout à soutenir la productivité des entreprises, le grande chef pense qu’il devrait aussi être orienté «plus généralement pour l’employabilité des travailleurs peu qualifiés et trop rapidement exclus d’une économie plus que jamais numérique».

«Le PACME se concentre sur le développement des compétences numériques. C’est un des axes sur lequel nous comptons pour l’emploi des jeunes Atikamekw. En cette période de «pause», j’interpelle le gouvernement du Québec pour que l’annonce d’aujourd’hui soit complétée de formation en ligne pour les jeunes autochtones afin de soutenir leur pleine participation à la relance économique», a conclu M. Awashish.