COVID 19 : La Tuque pourrait décréter l’état d’urgence locale si la demande au gouvernement ne porte pas fruit

En entrevue à la radio 0,97,1, le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, a fait état des derniers développements concernant la demande pour contrôler les accès routiers, pour limiter la contagion de la COVID-19.

Au nom du conseil d’agglomération, le maire, on le sait, a écrit à la ministre de la Santé, Danielle Mc Cann, pour que La Tuque entre dans les régions à accès contrôlé.

M. Tremblay s’attend à avoir des nouvelles aujourd’hui (mercredi) ou demain. «Il y a huit régions. On veut être la neuvième. Ça se fait par décret ministériel, ça prend un peu de temps. Mais disons qu’on est dans la machine gouvernementale», résume Pierre-David Tremblay.

Une lettre de Dre Marie-Josée Godi, directrice régionale de la santé publique au CIUSSS-MCQ, confirme qu’elle a effectué une recommandation au gouvernement allant dans le même sens.

Le maire a dit ressentir l’appui de la population. «Les gens réalisent qu’il va falloir se protéger davantage. La population répond bien», ajoute M. Tremblay, selon lequel la ligne Info service (819 676-5091) fonctionne à plein régime.

«On a beaucoup d’appel de l’extérieur parce que les gens voudraient venir La Tuque. On leur dit que si ce n’est pas l’emploi, si ce n’est pas essentiel, de ne pas venir à La Tuque».

Plan B

La ville a déjà son plan B en main, si la demande au gouvernement ne porte pas fruit. Comme l’a fait Montréal, La Tuque pourrait déclarer l’état d’urgence locale en vertu de la Loi sur la Sécurité civile.

«Je vais réunir le conseil, on va la demander pour cinq jours et ça nous permettra de définir nos besoins. Il y a trop de déplacements, les gens continuent d’aller magasiner à l’extérieur. On a une affluence de gens qui viennent de l’extérieur et 85 % des propriétaires de chalets viennent de l’extérieur. Le risque est trop grand», laisse-t-il tomber.

Outre la 155, il rappelle que l’accès vers le secteur de Parent doit lui aussi à être contrôlé.

«Aujourd’hui, on va accélérer le plan B de façon à être prêt dans les prochains jours. On ne peut pas passer une prochaine fin de semaine comme on l’a fait en fin de semaine dernière, c’est trop long», enchaîne le maire, qui continue à exhorter les villégiateurs à éviter d’aller à leur chalet.

Brigade

Une brigade sera créée en collaboration avec le CIUSSS-MCQ, composée de représentants du service d’incendie du CIUSSS et d’un élu pour rencontrer les dirigeants des résidences pour aînés afin que toutes soient au même diapason dans les mesures à adopter.

«C’est pour rencontrer les propriétaires et les sensibiliser aux différentes mesures de distanciation sociale à conserver, la façon de bien servir les gens dans les établissements. Nous allons aussi rencontrer les résidents, en respectant la distanciation sociale, pour échanger avec eux, voir aussi s’il y a un peu de détresse psychologique. On veut aussi être en mesure de les aider s’ils ont besoin d’accompagnement pour une marche à l’extérieur», rapporte le directeur général de ville de La Tuque, Marco Lethiecq.

En ces temps de confinement, il se vit beaucoup de solitude un peu partout. «On va discuter pour avoir une ligne directe pour les gens qui auraient besoin de se confier. On veut être proactifs, dynamiques, pour être capable de briser cet isolement, pour que les gens aient un sentiment de sécurité, malgré la tourmente», signale M. Lethiecq.

Sécurité alimentaire

Des équipes et des véhicules de Ville de La Tuque ont été mis à la disposition du Carrefour d’action bénévole du Haut-Saint-Maurice pour donner un coup de main en sécurité alimentaire, car la demande est en augmentation.

«Si vous êtes au chômage et vous avez des problématiques pour faire l’épicerie, n’hésitez pas à le demander. Inscrivez-vous au CABHSM au 819 680-2124. On est en train de mettre en place des équipes pour pouvoir livrer plus de paniers et pour leur donner un coup de main», signale Hélène Langlais, directrice des communications.

Là n’est pas le seul secteur d’activité de Ville de La Tuque qui travaille activement en cette période pandémie. Le Service de développement économique et forestier (SDÉF) a mis en branle une campagne pour soutenir l’achat local en ces temps difficiles.

Rappelons qu’un arc-en-ciel à colorier a été publié dans la dernière page de l’Écho de La Tuque papier de cette semaine. On peut le colorier et l’afficher à sa fenêtre en guise de message d’espoir.

«Nos services municipaux sont toujours ouverts, même si on le fait par téléphone et par courriel», poursuit également Mme Langlais.

Parent

Des livraisons seront organisées pour acheminer des denrées au secteur Parent, en collaboration avec le dépanneur Chez mon chum. Le mercredi, il serait possible de s’approvisionner en épicerie et en médicaments à La Tuque pour les gens de Parent. Les gens devront toutefois communiquer directement avec le marchand. Les articles seront livrés directement à Parent, avant d’être redistribués aux résidants qui en auront fait la demande. Une autre livraison sera possible également le vendredi, par train.