COVID-19 : La Tuque fait respecter les contrôles routiers en attendant la SQ

Dans les autres villes, les contrôles routiers sont partagés entre la police municipale et la SQ

Sans décréter l’état d’urgence local, Ville de La Tuque dépêchera ses pompiers municipaux dans trois points, dans le but de faire respecter l’ordonnance du gouvernement du Québec et de tenir des contrôles routiers pour empêcher les automobilistes d’entrer en Haute-Mauricie.

Le maire, Pierre-David Tremblay n’a pas digéré le caractère aléatoire des barrages routiers que devait tenir la Sûreté du Québec,soit  deux fois deux heures par quart de travail de 12 heures, à l’embranchement de la route 159, vers St-Tite. Selon l’explication du maire Tremblay, ailleurs, le service est partagé entre les corps de police municipaux et la SQ, mais La Tuque n’a pas de police municipale.

«Ici, c’est la Sûreté du Québec qui dessert le milieu urbain, rural et forestier. Ça veut dire que nous, on n’aura pas d’engagement avec les services de police municipaux […] Ça n’a pas fait notre affaire. Ce n’est pas ce qu’on demandait depuis samedi. On demandait un service complet», lance M. Tremblay.
Après une sortie médiatique, le maire a reçu un appel appel téléphonique d’un dirigeant du ministère de la Sécurité publique, avec lequel il a plaidé sa cause. On devrait en savoir plus long demain sur la suite des choses, mais en attendant, pas question de laisser les gens entrer dans la région en ce temps de pandémie. On sait que La Tuque ne compte actuellement aucun cas lié à la COVID-19.
Le maire s’explique mal comment la Sûreté du Québec peut maintenir sa présence permanente au km 150, soit à l’embranchement de Lac-Édouard, alors qu’elle ne le fait pas au sud : «Ils protègent la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean 24 heures sur 24, mais pas  la 155 Sud, quitte même à ce qu’ils déplacent les policiers».
C’est une route provinciale, maintient-il. «Je ne suis pas capable de savoir les raisons pour lesquelles il font cela. Est-ce que c’est un manque d’effectifs, est-ce qu’il y a eu mégarde dans la ligne hiérarchique. Aucune idée».
Soulignant que le ministère de la Sécurité publique n’était pas enclin à ce que La Tuque décrète l’état d’urgence local, il ajoute que pour protéger la population, on lui a toutefois permis d’affecter les pompiers municipaux aux contrôles routiers.
En attendant de trouver une façon de travailler en collaboration avec le ministère de la Sécurité publique, ce qui devrait se faire demain, les pompiers municipaux sont présents au km 81 de la route 155, soit la limite sud de l’agglomération de La Tuque, de même qu’au km 150, où ils ont rejoint les policiers de la Sûreté du Québec. Des premiers répondants sont également placés sur le chemin reliant le secteur Parent à Mont-Laurier.
«Les consignes qui sont données actuellement aux gens sont de faire respecter le décret ministériel. Les gens vont tenter de convaincre et non contraindre. Ça va appartenir à la SQ de contraindre les gens», dit Pierre-David Tremblay.
Ville de La Tuque enverra une lettre à la vice première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, pour dénoncer la décision prise dans le cas de La Tuque.
Tout le conseil municipal est en accord avec la position du maire Tremblay : «j’ai même l’appui des maires de La Bostonnais et de Lac-Édouard, même s’ils ne votent pas».
On sait que d’autres régions Québec ont l’entière couverture de la Sûreté du Québec -Pierre David Tremblay
Pour le maire Tremblay, ce n’est pas la responsabilité des municipalités de voir à assurer les contrôles routiers. D’ailleurs, Québec recevra une facture pour payer les pompiers municipaux qui effectuent les barrages routiers. «Ce n’est pas aux gens de La Tuque à payer quand ailleurs, la facture est payée par l’ensemble des contribuables québécois […] Je suis pris pour offrir un service que la SQ n’est pas en mesure de m’offrir complètement», fulmine le maire de La Tuque.