Conscientiser les jeunes de Wemotaci aux réalités mondiales
SOLIDARITÉ. SOLIDARITÉ. Une enseignante de l’école Nikanik de Wemotaci, Patricia Godley, a mis sur pied un projet, le Cercle de Partage Nikanik, auprès d’élèves de secondaire 1 à qui elle enseigne, pour les sensibiliser aux réalités que vivent des enfants de milieux défavorisés du Sri Lanka et de la Tanzanie.
Tout part de son expérience. Il y a 5 ans, alors qu’elle opérait un commerce en pâtisserie à Montréal, Godley Gourmandises, Mme Godley a eu le goût de s’impliquer dans d’autres pays, pour aider. Elle a fermé boutique et a fait ses valises pour occuper un poste en aide humanitaire au Sri Lanka. Elle a découvert une réalité propre à ces régions, bien différente de celle de l’Amérique du Nord.
» C’est là que mes yeux ont commencé à ouvrir sur la réalité de ce monde, comment aider les gens « , image t-elle. Dans des petits villages, elle donnait des cours d’anglais, auprès des enfants » .
Après avoir travaillé dans un organisme d’aide non gouvernemental pendant un an, elle a poursuivi son travail de façon plus personnelle, dans une plantation de thé et de caoutchouc, auprès de la population tamoule vivant dans des secteurs plus éloignés, en marge de la société. Elle y a relevé des problématiques sociales importantes : l’alcool, le suicide, la violence. Elle a aussi effectué de l’aide humanitaire en Tanzanie auprès d’enfants pauvres et malades.
Mme Godley a réalisé que de petits gestes peuvent faire la différence pour les gens qui vivent de la misère dans des pays pauvres. « Des fois, on se dit qu’il faut être riche pour aider, on attend toujours d’être à un certain niveau pour aider les autres, mais on n’arrive jamais là » , établit l’enseignante.
Une fondation pour aider
Ce principe des petits gestes, Patricia Godley a voulu le transmettre de deux façons. Dans un premier temps, avec ses parents, elle a mis sur pied la Fondation Godley, tout juste avant l’arrivée de la pandémie, pour venir en aide aux enfants et familles de ces pays défavorisés. Sans bureau ni personnel rémunéré, sa fondation vise le développement durable dans les pays en développement par l’éducation, la santé et sécurité alimentaire. La vision de Mme Godley est d’aider les gens d’une manière qui reflète ses valeurs de coopération, solidarité, et respect.
« J’avais deux motivations, oui, aider les enfants, mais, comme ils m’ont aidée, je voulais aussi aider ma famille, mes amis à voir un autre monde » .
De la Tanzanie à Wemotaci
Puis, à ses 19 élèves de secondaire 1 de l’école Nikanik à qui elle enseigne depuis cette année, elle a voulu montrer que ces petits gestes peuvent faire une différence dans le cadre du projet « Cercle de Partage Nikanik ».
Elle a jumelé chaque élève à un enfant de la Tanzanie de sa fondation dans les villages de Morogoro et Ifakara. « On leur écrit de petites cartes, on leur a préparé des paquets qu’on va leur envoyer avec des croyons, des bonbons, des livres, des jeux » . Le projet a été réalisé avec l’aide de Desjardins, qui finance des petits projets des enseignants.
Une attention simple, mais qui fera certainement du bien à des enfants qui n’ont pas l’habitude de recevoir des cadeaux. Les cartes seront écrites en anglais, mais traduites en swahili.
« J’aime ce projet parce que ça me rend heureux de leur envoyer une carte et de les encourager » , a relevé l’élève Tyler Flamand.
Mais surtout, on sensibilise ces jeunes à d’autres réalités. L’enseignante est persuadée d’avoir semé une graine chez ces jeunes qui développeront encore davantage des notions d’empathie, de générosité et de partage.
« Ils ont le pouvoir de changer la planète » , insiste l’enseignante.