Claude Tremblay : la retraite après 45 ans au service de Postes Canada

SERVICE. À La Tuque, à peu près tout le monde connaît Claude Tremblay. Homme jovial, près des gens, il a toujours occupé des emplois où il servait le public, depuis qu’il est tout jeune.

Après 45 ans au service de Postes Canada, il annonce qu’il accrochait, le 28 août, son sac de postier de la route motorisée de Fitzpatrick, du rang Beaumont ainsi que du village de La Croche et quelques rues du sud de La Tuque.

Claude Tremblay montre le certificat qui avait été remis à son grand-père, Louis Chouinard, par Postes Canada, après ses 40 années de service, en 1965. À l’arrière, on voit le gilet symbolique de Claude Tremblay, qui a été retiré par ses collègues et qu’on verra dorénavant dans l’entrepôt, à l’arrière du comptoir postal. 

Il explique que cette longévité de facteur rural le classe au quatrième rang dans tout le pays dans les employés de Postes Canada ayant le plus d’ancienneté. «J’en suis très fier», relate-t-il.

Il a débuté son emploi le 1er avril 1975, à la livraison motorisée du courrier dans ces zones rurales. On pourrait croire que ce travail a été légué de père en fils.

Son grand-père, Louis Chouinard a été le premier à obtenir ce contrat, alors qu’il était maître de poste à La Croche. Il a été en service du 30 mai 1925 au 9 juillet 1965.  Son père, Louis-Georges Tremblay, a pris la relève pendant 10 ans, alors qu’il faisait aussi du transport scolaire, avant de lui transférer la route en 1975. «Je partais de La Croche et en descendant,  je ramassais les lettres aux boîtes où les gens levaient le drapeau, jusqu’en ville. Je triais les colis qui arrivaient et je faisais ma «run», Fitzpatrick, Beaumont, La Croche».

Après la disparition du bureau de poste, sont arrivées les boîtes groupes. Mais l’indispensable travail de postier de Claude Tremblay est demeuré.

En 1990, il hérite d’une route supplémentaire dans les rues des Bouleaux, des Cèdres, des Cerisiers et des Érables. Au moment de prendre sa retraite, il était le facteur de 600 clients, dont 300 dans le secteur de La Croche, Beaumont et Fitzpatrick.

«C’est un bel héritage qu’il m’a laissé (son père) en me léguant le contrat de «malle». J’ai pu avoir une belle vie en travaillant le jour et les fins de semaine off», écrivait le postier, dans une lettre destinée aux usagers de sa route qui a été publiée sur Facebook.

Robin Jean, responsable du comptoir postal, Claude Tremblay, nouveau retraité et Guy St-Arnaud, superviseur.

«Il y avait plus de courrier dans ce temps-là. On livrait aussi le Nouvelliste, L’Écho et toutes les circulaires», se rappelle M. Tremblay. Dans ses premières années, la livraison du courrier ne prenait que quelques heures par jour. Avant sa retraite, Claude Tremblay y consacrait entre six et sept heures quotidiennement. Plusieurs personnes lui sont venues en aide au fil des années, pour le remplacer.

Le travail de facteur ne se limite pas qu’à livrer les lettres et les colis. Il faut aussi les trier, à son arrivée au bureau de poste, tôt le matin. C’est une partie essentielle du boulot.

Mais l’homme de 64 ans ne cache pas être devenu frileux. Être facteur, par beau temps, a ses charmes, mais il faut aussi composer avec la froidure. Il y a aussi le fait que de plus en plus, les postiers livrent de gros colis, ce que ne permet pas sa voiture : «C’est un peu entré en ligne de compte». La décision aura été prise ces derniers mois.

«Postes Canada livre de plus en plus de colis, ils sont plus nombreux et plus gros, surtout avec la COVID-19», confirme Guy St-Arnaud, superviseur du bureau de poste de La Tuque.

Avec le public depuis sa jeunesse

Depuis qu’il est tout jeune, Claude Tremblay occupe des emplois en livraison auprès du public.

«J’ai commencé à la Boulangerie Moderne avec «Kitou» Landry, «Jos» Picard, Nelson Bérubé, qui m’ont montré la job et j’ai adoré ça. Toujours dans les camions, travailler avec le public, dehors», résume-t-il. L’amateur de hockey n’a jamais détesté piquer une jasette avec des gens, le long de sa route.

Certains se souviennent de lui, car il a été propriétaire du bar des Sportifs de la rue Saint-Michel, de 1990 à 2005, qu’il a ensuite converti en lieu d’ensachage et de distribution du Publisac, pour Transcontinental. Il a cessé ce mandat il y a quelques mois. Il a aussi livré les boissons gazeuses Suncrest pendant quelques années.

Recommencerait-il le même parcours s’il avait 18 ou 20 ans aujourd’hui ? «C’est sûr», répond-il sans aucune hésitation. Il a apprécié ses collègues de travail et c’était réciproque, comme en font foi les nombreux témoignages qu’il a reçus dans les jours précédant sa retraite.

«Claude a toujours été un bon collègue, il met beaucoup de vie. Il n’y a pas beaucoup de gens qui n’ont pas aimé travailler avec lui», témoigne Robin Jean, responsable du comptoir postal.

«On a une belle équipe à La Tuque et Claude contribue à la bonne ambiance de travail. Claude, on ne lui montre pas quoi faire, il le sait, surtout près 45 ans», renchérit M. St-Arnaud.

Si on fait le décompte des années, les trois générations de la famille de Claude Tremblay auront consacré 95 ans au service de Postes Canada. Comme cadeau de retraite, Claude Tremblay s’offre un retour dans une maison située à deux minutes de celle qui l’a vu naître, dans son village natal de la Croche.

«Postes Canada est très reconnaissante des nombreuses années de service que Claude a fournies à l’entreprise […] Nous remercions Claude pour le service qu’il a rendu à ses concitoyens canadiens, et nous lui souhaitons une retraite remplie de santé et de bonheur», mentionnait Nicole Lecompte des relations avec les médias de Postes Canada.

Le bureau de poste de La Tuque

Le bureau de poste de La Tuque compte sur une quinzaine d’employés. Il y a trois routes motorisées et six routes à pied. Un facteur livre les colis dans le secteur urbain.