Cinq communautés autochtones portent leur cause aux États-Unis

Projet de ligne de transport d’électricité vers le Massachusetts

Les premières nations de Pessamit, Wemotaci, Pikogan, Lac Simon et Kitcisakik, viennent de déposer un mémoire au Département américain de l’énergie, dans lequel elles manifestent leur opposition au projet d’aménagement d’une ligne de transport d’électricité du Québec jusqu’au sud du Maine pour approvisionner le Massachusetts.

Ces premières nations font valoir que 36% de la puissance hydroélectrique totale installée par Hydro-Québec «nous a été volée, puisque produite sur nos territoires ancestraux respectifs à partir de réservoirs, de barrages, de centrales et de diverses autres installations, sans consultations préalables, sans notre consentement et sans compensation, nos cinq communautés dénoncent ensemble le projet d’exportation connu aux États-Unis sous le nom de New England Clean Energy Connect (NECEC)».

Elles ajoutent leur demande est appuyée par une large coalition d’organismes environnementaux, de communautés autochtones et de regroupements de citoyens de la Nouvelle-Angleterre qui sont aussi opposés à ce projet.

On ajoute qu’en 2018, la Première Nation de Pessamit avait contribué à empêcher le projet de ligne de transport Northern Pass devant traverser l’état du New Hampshire du nord au sud. «Si les gouvernements font la sourde oreille au respect de nos droits, Pessamit, Wemotaci, Pikogan, Lac-Simon et Kitcisakik mettront tout en oeuvre pour faire dérailler à son tour le projet NECEC», écrivent-ils dans un communiqué.

«Les infrastructures hydroélectriques sont toujours opérées par Hydro-Québec sur nos territoires ancestraux à l’encontre des droits reconnus par la Loi constitutionnelle de 1982 et de la jurisprudence émanant de la Cour suprême du Canada. Pourtant les Nations Innue, Atikamekw et Anishnabeg, n’ont jamais été conquises. Nous n’avons jamais cédé nos droits ni accepté leur extinction. Mais nous sommes quand même privés de ces droits par Québec et sa société d’État, Hydro-Québec. Notre démarche consiste donc à nous opposer à ce que l’on vende ce qui nous appartient aux États-Unis, sans que nous ayons notre mot à dire. Nous refusons de continuer à nous faire voler», a lancé le conseiller élu Guy Laloche de Wemotaci.

«Notre communauté est située au pied d’un barrage qui a inondé une grande superficie de notre territoire ancestral correspondant au tiers de l’île de Montréal. Bien qu’entourées d’installation d’Hydro-Québec, nos demeures n’ont ni électricité ni eau courante et ne disposent d’aucune infrastructure de gestion des eaux usées. Nos Premières Nations ont permis au Québec de s’industrialiser et à la majorité de ses citoyens d’accéder à une meilleure qualité de vie, mais les indicateurs de bien-être pour nos communautés continuent d’être comparables à ceux de pays du tiers-monde» , ajoute le chef de Kitcisakik, Régis Penosway.

Les premières nations impliquées ont signalé que leur campagne d’opposition suscite de plus en plus d’intérêt au sud de la frontière.

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