Chiots Nordiques : au service des communautés autochtones

OPITCIWAN. Depuis plusieurs années, l’organisme à but non lucratif (OBNL) Chiots Nordiques tend la main à des communautés autochtones qui sont aux prises avec des problèmes de surpopulation canine et d’errance.

Les professionnels de la santé animale œuvrent sur une base purement volontaire. Ils font le pont entre les communautés en se rendant directement sur place, la réalité étant que les villages n’ont généralement pas accès à des services vétérinaires à proximité.

Les bénévoles commencent l’année 2023 en force avec leur première clinique de stérilisation et de sauvetage à Opitciwan. Ce n’était pas leur première fois dans cette communauté Atikamekw, ils y avaient déjà effectué neuf interventions.

En plus d’avoir aidé un nombre record de 100 chiens pour cette mission, les bénévoles ont exécuté moins de transferts vers les familles d’accueil, ce qui est bon signe, confirme la docteure et présidente de la fondation, Daphnée Lemieux-Veilleux.

« En 2019 on a transféré 200 chiens et cette année seulement 15. C’est une belle progression parce que ça veut dire que les chiens sont assez en santé pour rester dans les collectivités, explique-t-elle.»

Même si l’organisme aurait voulu faire plus de transferts, ça aurait été difficile car le nombre de familles d’accueil et les disponibilités des partenaires sont limitées.

Mme Lemieux-Veilleux ajoute que les besoins diffèrent d’une communauté à l’autre. Il n’y a pas un village dans la même situation. Par exemple, Chiots Nordiques doit revenir annuellement dans la collectivité de Chisasibi pour stériliser les nouveaux chiens, contrairement à la communauté d’Ekuanitshit, où ils peuvent revenir après 2 ou 3 ans seulement, parce que le territoire est moins grand.

La docteure explique que, bien que cet aspect soit multifactoriel, il va toujours y avoir des demandes.

«Quand on stérilise un chien dans le but de contrôler la population canine, on n’a pas à refaire l’opération. Par contre, il faut revenir entre 1 et 3 ans plus tard pour administrer de nouvelles doses de vaccins et à tous les mois il faut répéter les vermifugations, dans l’optique de protéger le système immunitaire de l’animal de potentiels parasites et infections» , indique Mme Lemieux-Veilleux.

Encore là, après l’intervention de l’équipe de bénévoles professionnels, la stabilité de l’état des communautés dépend des solutions que les décideurs locaux mettront en place. Chiots Nordiques assiste les communautés même après les missions.

Sensibiliser et éduquer

«On est actuellement en train de développer un cahier d’activités pour les écoles primaires afin de sensibiliser les jeunes et de créer un lien humain canin qui soit fort et adéquat, affirme la docteure et présidente. On travaille aussi sur un programme éducatif en comportement canin, en plus d’un programme d’éducation pour les propriétaires de chiens» , continue-t-elle.

Le calendrier de l’organisme se remplit à vue d’œil : en mai prochain, ils seront de passage à Wemotaci pour offrir leurs services en clinique.

Mme Lemieux-Veilleux est fière de dire qu’ils se sont beaucoup améliorés depuis leurs débuts : «Il y a 10 ans, on effectuait notre première clinique de stérilisation. On n’avait jamais fait ça mais on a beaucoup appris.»

Elle ajoute que Chiots Nordiques, tout comme ses missions, continue d’évoluer sur la bonne voie, celle de l’entraide et de la cohabitation harmonieuse.