Chantal Fortin : une passionnée de l’aide aux entrepreneurs

INSPIRATION. Chantal Fortin a célébré dernièrement son quart de siècle à l’emploi de la Société d’aide au développement des collectivités du Haut-Saint-Maurice (SADC). Même après autant d’années, elle est toujours aussi passionnée par son défi.

Toute jeune, au moment de fixer son choix de carrière pour les études supérieures, Chantal Fortin hésite entre deux passions: l’administration et la musique. Bien que très différents, l’un n’empêche pas l’autre. Mais pour le travail, c’est l’administration qui l’aura emporté.

En janvier 1997, Julie Pelletier, alors directrice de la SADC, affiche un poste de conseillère pour le programme Aide au travail indépendant. Mme Fortin passe les tests d’embauche et est sélectionnée. C’était pour un an, mais 25 ans plus tard, elle est toujours à l’emploi de la SADC. À travers son mandat, elle aura guidé les jeunes qui ont profité du programme Stratégie jeunesse pendant près de 18 ans, puis, plus tard agi comme directrice des services aux entreprises.

Femme de terrain, elle accompagne les entrepreneurs qui ont besoin de financement ou qui nourrissent des projets. Elle apprécie travailler directement avec les gens: « Je suis une Fortin, on aime bien le monde ». En effet, son père, Jacques, est avantageusement connu dans la région par ses multiples implications et son oncle, Gaston, a été un homme d’affaires et un maire de La Tuque également très respecté.

« Je suis dans une famille d’entrepreneurs, autant mon père que mon oncle Gaston. J’ai toujours vu ces gens-là travailler, j’ai vu c’était quoi, l’entrepreneuriat. J’ai toujours aimé travailler là-dedans, pour aider les entrepreneurs, je les comprends. Il y en a qui sont tristes, découragés, quand ça ne va pas bien, mais ils ne lâchent pas la serviette facilement. Quand ils parlent de leur entreprise, tu vois les étincelles dans leurs yeux. Ils veulent continuer et progresser », fait-elle remarquer.

« Oui, il y a le financement, mais aussi l’après-financement. On fait beaucoup d’accompagnement auprès des entreprises », fait ressortir Chantal Fortin.

Par rapport à il y a quelques années, davantage d’aide est disponible pour les entrepreneurs, autant par les organismes de développement économique que les programmes de subvention sont à leur disposition.

Son expérience démontre que lorsqu’on se lance en affaires, il faut être patient, tenace, ne pas brûler les étapes et consulter les ressources disponibles pour obtenir l’aide financière à laquelle on a droit.

À trois reprises, Chantal Fortin a assuré l’intérim à la direction générale de la SADC, à un moment où c’était plus difficile de trouver des dirigeants. La troisième fois, elle est demeurée en poste pendant trois ans.

« Je voulais le faire à court terme, le temps de réorganiser le bureau. On a engagé la relève ». C’est Tommy Déziel qui en est le directeur général aujourd’hui. Avant d’accéder à la SADC, Chantal Fortin a été à l’emploi de la pharmacie Jean Coutu, à la comptabilité et contrôleuse à l’agence Molson que son père a dirigée, jusqu’à la vente de cette dernière à la maison mère.

La relève et les femmes

Depuis quelques années, le volet de la relève entrepreneuriale a pris de l’importance. « Il y en a plus qu’on pense. On accompagne autant le releveur que le cédant ». Ces gens ont besoin d’être soutenus dans leur démarche.

On a vu naître des nouvelles entreprises et des jeunes acheter des commerces existants. « Ce que je vois pour l’instant ce sont les employés dans les entreprises qui prennent la relève des cédants qui veulent prendre leur retraite », observe Mme Fortin.

Les femmes, affirme-t-elle, savent prendre leur place dans le monde des affaires, mais « il y a encore de la place ». On entend de plus en plus parler du concept du flexipreneuriat, selon lequel elles conservent leur emploi actuel ou en occupent un à temps partiel jusqu’à ce leur entreprise vole de ses propres ailes.

Un élément n’a pas changé avec les années, les entrepreneurs doivent consacrer du temps pour voir grandir leur entreprise, surtout avec le manque de main-d’œuvre, continuer à se former, innover et développer de nouveaux marchés et produits.

La musique et l’implication

En optant pour l’administration, Chantal Fortin n’a pas mis de côté son intérêt pour la musique pour autant. Cette saxophoniste de l’Harmonie de La Tuque depuis 40 ans s’y est impliquée en tant que directrice musicale pendant 5 ans. Elle s’était beaucoup investie dans son poste.

Comme Latuquoise, Chantal Fortin considère important de s’impliquer dans son milieu. Elle a fait partie de plusieurs conseils d’administration d’organismes bien établis à La Tuque. C’est la meilleure façon de savoir ce qui se passe dans son milieu.

Depuis peu, elle siège au Conseil d’administration de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice. Elle a aussi donné du temps pendant 5 ans comme administratrice à la Fondation pour la santé du Haut-Saint-Maurice, au Complexe culturel et à la Caisse Desjardins.

« L’entrepreneuriat, c’est exigeant, mais je ne connais aucun entrepreneur qui n’est pas heureux de son choix de diriger une entreprise et de la faire prospérer », conclut Mme Fortin.