Champagnat a choisi le Bloc, LTHS le NPD

«Vote étudiant Canada» a pris le pouls des élèves des écoles de la région

S’il n’en tenait qu’aux élèves de l’école secondaire Champagnat, Jacynthe Bruneau serait la nouvelle députée du comté de Saint-Maurice-Champlain. Ceux de La Tuque High School (LTHS) auraient envoyé à la Chambre des communes Valérie Bergeron du Nouveau parti démocratique.

Ce n’est pas parce qu’on n’a pas 18 ans qu’on ne peut pas exprimer nos vues politiques. C’est ce qu’ont fait hier 358 élèves de l’école secondaire Champagnat et 47 élèves de La Tuque High School. Les deux écoles latuquoises sont d’ailleurs celles qui ont fait parvenir le plus de votes dans la région hier. Au niveau de la circonscription, Jacynthe Bruneau du Bloc québécois arrive première avec 23,5 % des votes, suivi de François-Philippe Champagne du Parti libéral avec 22,3 % des votes et  Valérie Bergeron du NPD avec 17 % des voix.

Le programme Vote étudiant Canada a permis à 700 000 jeunes de plus de 5000 écoles primaires et secondaires de partout au Canada de s’exprimer en marge des élections fédérales générales du 20 septembre. Organisme à but non lucratif d’élection parallèle institué en 2003, Vote étudiant Canada veut éveiller l’intérêt des jeunes pour la politique fédérale. Habituellement, le programme est institué dès la quatrième année du primaire, jusqu’en secondaire 5.

Ainsi, à l’issue du vote d’hier, on apprend que, comme les adultes, les jeunes se seraient donné un gouvernement libéral minoritaire, mais le NPD aurait formé l’opposition officielle, attribuant 116 sièges au Parti libéral, 106 au NPD, 92 au Parti conservateur, 20 au Bloc québécois et 3 au Parti vert.

«On veut que les jeunes soient un peu plus conscients du système politique, de la démocratie, des enjeux qui les touchent», affirme Dana Cotnareanu, directrice de l’organisme Vote étudiant Canada.

Mais surtout, ajoute-t-elle, on souhaite que les jeunes en discutent avec leurs parents. L’impact auprès des parents est notable : quand ils ont pris la peine de parler politique avec les jeunes, ils sont plus enclins à se rendre aux urnes.

Les résultats ont été dévoilés en même temps que le vote des adultes. «Ainsi, on peut dire : si les jeunes avaient eu le droit de voter, voici le type de gouvernement qu’ils auraient élu», poursuit Mme Cotnareanu. On peut voir quels sont les intérêts, les valeurs des jeunes, ce qui les touche.

«L’idée n’est pas juste de faire un X à côté d’un candidat. Le but, c’est vraiment l’apprentissage qui vient juste avant, de les faire réaliser qu’on vit dans une démocratie, il faut choisir la personne qui représente nos valeurs, ce qu’on aimerait voir dans la société.»

Vote étudiant propose des ressources pour chacune des écoles, mais chaque enseignant est libre de les adapter. Des candidats se sont même rendus dans des classes pour rencontrer des élèves.

Vote étudiant permet aussi à chaque élection aux étudiants de poser leurs questions au chef de partis. Sept questions ont été choisies cette année et les chefs ont répondu avec une vidéo qui est mise en ligne.