«C’est très enfantin comme réponse» -Claude Gagnon

FINANCES. Le gouvernement du Québec d’accorder des redevances à Ville de La Tuque pour les centrales hydroélectriques d’Hydro-Québec situées sur son territoire.

«Nous avons le regret de vous informer que nous ne pouvons pas donner suite par souci d’équité pour les autres municipalités comptant aussi des centrales hydro-électriques d’Hydro-Québec sur leur territoire», indiquait la lettre cosignée par les ministres Martin Coiteux (Affaires municipales et Occupation du territoire) et Pierre Arcand (Énergie et Ressources naturelles).

Une lettre qui a fait bondir le conseiller Claude Gagnon, même s’il s’attendait à un refus du gouvernement. Par contre, il s’est dit surpris que la réponse du gouvernement, «provenant de deux ministres sérieux», soit aussi peu élaborée, sans argument sérieux.

«C’est très enfantin comme réponse et j’espérais beaucoup mieux de leur part, mais les gens qui m’entourent et qui connaissent cela mieux que moi me disent que c’est le genre de réponse normale à laquelle il faut s’attendre en politique», a lancé le conseiller municipal.

Il pense que le gouvernement veut tester la Ville et voir jusqu’où elle est prête à aller dans ce dossier.

« Quand le gouvernement dit qu’il ne peut pas donner suite à notre projet par souci d’équité pour les autres MRC et municipalités qui ont des centrales hydro-électriques d’Hydro-Québec sur leur territoire, je n’y crois pas une seconde».

Huit résolutions d’appui provenant des municipalités, MRC et de l’Union des municipalités du Québec ont été acheminées à Ville de La Tuque. « On voit bien qu’on n’est pas les seuls à vouloir que ça change. On ouvre le chemin pour les autres. C’est d’ailleurs ce qui est écrit sur la première page du mémoire qu’on leur a envoyé», a poursuivi M. Gagnon.

Il a indiqué qu’il demandera à la députée de Laviolette et ministre du Tourisme, Julie Boulet, d’organiser une rencontre avec les ministres Coiteux et Arcand «et même avec le Premier ministre si c’est nécessaire».

« Il y a des travaux qui se font par Hydro-Québec et on n’a même pas le droit de collecter les permis de construction. Ils disent : «être équitable». Est-ce qu’il y a bien des régions qui ont sept centrales sur leur territoire ? Il ne doit pas en avoir beaucoup. On va continuer à marteler», a renchéri le maire, Normand Beaudoin.

Dans une action où il «continuait le combat du maire Lucien Filion», en juin dernier, M. Gagnon avait rédigé un mémoire défendant auprès du gouvernement du Québec la pertinence d’aller chercher une compensation financière récurrente pour les municipalités ayant des centrales d’Hydro-Québec sur leur territoire.

«À 500 000 $ par centrale hydroélectrique, cela représente des revenus potentiels de 3 M$ annuellement», avait affirmé M. Gagnon. Une goutte d’eau dans l’océan par rapport au bénéfice net de l’entreprise de 2,8 G$ en 2016, selon lui.

On sait que Lucien Filion avait défendu cette cause en 1972, alors que la loi empêchait dorénavant les municipalités de percevoir des revenus de taxes pour les installations d’Hydro-Québec sur leur territoire.