«C’est clair qu’il y a beaucoup d’avenir en forêt» -Denis Lebel
ÉCONOMIE. Le président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec, Denis Lebel, a livré un message fort positif quant au potentiel de l’industrie forestière pour les prochaines années, devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice. «Un des mandats que je me me donne et qu’on m’a donné, c’est la vulgarisation, l’enseignement et l’éducation», disait d’entrée de jeu Denis Lebel. Ainsi, il a dressé le portrait de l’industrie forestière, le plus grand secteur industriel québécois, qui dénombre un chiffre d’affaires de 18G$, génère un bénéfice de 8G$ et emploie directement 60 000 personnes. Point crucial de son allocution, il a rappelé l’importance du recrutement de la main-d’œuvre, en ces jours plus faciles de l’industrie forestière. «Dans votre région, le remplacement des employés, c’est difficile», évalue-t-il. Un phénomène qui n’est pas unique à La Tuque, cependant. Former les jeunes, accueillir les femmes et les Premières nations dans l’industrie comptent parmi les solutions aux problèmes de recherche de main-d’œuvre des usines. Il souhaiterait également des avantages fiscaux à l’intention des travailleurs plus désireux de demeurer sur le marché du travail, pour la transmission de connaissances. «Il faut former nos jeunes dans les régions», propose-t-il aussi, donnant au passage un coup de chapeau à l’École forestière de La Tuque, M. Lebel croit que la stratégie en matière d’immigration du gouvernement du Québec est très urbaine. « C’est compliqué d’amener des gens à La Tuque quand on a passé sa vie dans des grandes villes. Est-ce qu’on est capable de se donner une stratégie d’intervention d’immigration dans la ruralité ? Autant le forestier que le minier, l’agricole ou l’industriel, on a besoin de gens partout». Selon ce dernier, il faut se préparer à accueillir ces gens et qu’eux sachent où ils arrivent aussi. La valeur du dollar canadien canadien plus bas favorise les exportations, le nombre de mises en chantier aux États-Unis est plus important. Voilà autant d’éléments qui procurent de l’oxygène à l’industrie forestière canadienne. «Actuellement, nos affaires vont assez bien, mais ça fait 10 ans que ça va mal», a rappelé M. Lebel. Il perçoit les compagnes forestières comme innovatrices et tournées vers l’avenir. «On a des voies de sortie pour nos produits. Oui, on a un conflit avec les Américains, mais pour l’instant on est capable de refiler la facture aux Américains (…) Présentement, au niveau du bois d’œuvre, ça va bien, les compagnies innovent régulièrement». À un jeune qui réfléchit à la possibilité d’une carrière dans l’industrie forestière, Denis Lebel n’hésite pas une seconde et met en relief les possibilités d’emploi et de qualité de vie des petites villes des régions. «L’utilisation des sous-produits et de la fibre, c’est très important, pense-t-il, à propos du projet de Bioénergie La Tuque. On ne peut faire autrement que d’être content d’un projet comme celui-là». Denis Lebel a amené un nouveau discours qui contraste avec les perspectives sombres des dernières années. «C’est clair qu’il y a beaucoup d’avenir en forêt (…) Il y a du bran de scie dans les rondelles de la Ligue nationale, pour contrôler le rebond. Qui sait ça ? Il y a des composantes de bois dans les médicaments, dans des produits, les gens ne le savent pas. C’est mon devoir de passer ces messages, pour redonner de l’espoir en la forêt».