« Ce n’est pas toujours un enjeu académique »

ÉDUCATION. La Table régionale de l’éducation de la Mauricie (TREM) était à Shawinigan le 10 février pour le lancement des Journées de la persévérance scolaire sous la thématique Parce que la persévérance fait toute la différence.

Plusieurs témoignages inspirants d’étudiants de tous les niveaux, du préscolaire jusqu’à l’université, ont été livrés devant plus d’une centaine de personnes rassemblées à la Salle Sérénité du secteur Grand-Mère.

Parmi les intervenants, la Shawiniganaise Isabelle Poirier est venue présenter le parcours de sa fille Félixe-Anne Chaîné sur un panel où la jeune étudiante de secondaire 5 agissait comme coanimatrice. Un témoignage qui vient appuyer les résultats d’un sondage du Réseau québécois pour la réussite éducative, qui mentionne que 57% des jeunes citent un parent comme étant un facteur d’influence positive sur leur persévérance scolaire.

« La persévérance scolaire, ce n’est pas toujours un enjeu académique parce que Félixe-Anne a toujours eu de bonnes notes à l’école. C’était plus dans son cas des enjeux relationnels et sociaux comme de faire partie d’un groupe et se faire reconnaître par ses pairs. Elle a vécu beaucoup de solitude à l’école et le défi pour nous les parents, c’était juste de l’amener à l’école », a confié Isabelle Poirier qui dit se reconnaître beaucoup dans le cheminement de sa fille.

« Félixe-Anne a une personnalité très créative et une grande ouverture. Elle est souvent attirée vers le nouveau et donc, persévérer, avoir un objectif sur le long terme, c’est quelque chose qui est moins naturel. Pour elle, passer à travers des étapes, c’est quelque chose d’ennuyant », a poursuivi la maman qui dit avoir découvert à travers sa fille que la persévérance est une compétence qui se développe. « Si on a des buts à atteindre qui sont plus loin dans le temps, on n’aura pas le choix de développer des stratégies pour s’y rendre. »

À son tour, la jeune étudiante de l’école secondaire des Chutes est passée de coanimatrice à invitée en racontant que les encouragements de sa mère a toujours été une source d’inspiration pour ses études. « Plus tard, j’aimerais travailler dans les arts comme graphiste, pratiquer un métier qui me permettrait de vivre mes passions que sont les voyages et visiter le monde. Dans ce contexte, l’école et les apprentissages qu’on fait au quotidien peuvent sembler futiles, même parfois inutiles. C’est dans ces moments que ma mère arrive à me faire voir l’importance de ces moments d’apprentissage avec une perspective orientée vers l’avenir, vers mes ambitions personnelles. »

« Elle prend le temps de me faire comprendre que chaque effort que je fais à l’école est en réalité un pas, une étape de plus vers ce que moi, je veux réaliser de ma propre vie. Ma mère me fait aussi prendre conscience que l’école, ce n’est pas qu’un apprentissage académique.

C’est un milieu de vie qui nous permet de développer nos habiletés et compétences sociales, qui nous apprend à forger des relations et qui nous apprend à former l’adulte que nous serons demain », a témoigné avec aplomb Félixe-Anne Chaîné qui a souligné un moment charnière dans sa vie. 

« C’était à l’été après mon secondaire 3. J’étais monitrice au camp du Lac en Cœur à Lac-aux-Sables. Pour la première fois, j’ai vécu le défi de vivre sans mes parents, d’être avec des gens que je connaissais moins. Ça m’a beaucoup aidée à prendre confiance en moi et à vraiment me connaître », a poursuivi la jeune fille qui s’est par la suite beaucoup impliquée dans le gouvernement étudiant de l’école et dans des activités parascolaires jusqu’à ce jour où elle agissait comme coanimatrice pour les Journées de la persévérance scolaire.

Témoignages de Marina et Solie

Au nombre des autres témoignages entendus lors de ce lancement, notons celui de Marina St-Louis, étudiante de 6e année à l’école primaire Laflèche. « La persévérance scolaire pour moi, c’est aider ceux qui sont en difficulté. Avec des amis de ma classe de 5e-6e année, on fait beaucoup d’aide en classe avec les plus petits. On leur fait la lecture et on les aide à lire les nombres. À mon avis, les plus petits ont besoin des plus grands pour donner l’exemple. »

À ses côtés, Solie Cloutier, élève de secondaire 2 à l’école Val-Mauricie, a voulu mettre en lumière tout ce que lui apporte la Maison des jeunes Local Action Jeunes à Notre-Dame-du-Mont-Carmel. « Il y a de l’aide aux devoirs, ça aide beaucoup parce qu’on a un moment précis pour faire nos devoirs pendant une heure. Personne ne va jouer au ping-pong pour nous déconcentrer. Puis, on a aussi une heure sans écran, ça nous permet de socialiser et parler de ce qu’on a fait dans la journée et être écouté. Il y a beaucoup de préjugés à propos des maisons des jeunes mais moi, je trouve que c’est un milieu vraiment le fun. Vous devriez venir parce qu’après ça, vous voudrez y retourner chaque jour », a terminé Solie.