Budget provincial: déception à la TCMFM

À la suite du dépôt du budget du gouvernement Couillard, la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM) se dit déçue.

Selon l’organisme, en ne prévoyant aucune augmentation du financement des organismes œuvrant en santé et services sociaux, ce budget démontre que ni les groupes, ni les personnes vulnérables qu’ils desservent, ne font partie des préoccupations du gouvernement du Parti libéral du Québec. La TCMFM et ses membres demandent donc au gouvernement de reconsidérer ses choix économiques.

Par ailleurs, les compressions dans les mesures d’insertion à l’emploi et dans les services administratifs au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) inquiètent le Collectif pour un Québec sans pauvreté, dont la TCMFM est membre. « Ces compressions auront des impacts importants sur les services offerts aux personnes assistées sociales. Plus pernicieux encore, le seul département du MESS qui semble en développement, c’est celui du recouvrement. Cette décision politique nourrit les préjugés, en laissant croire que les personnes assistées sociales sont des fraudeuses potentielles. Est-ce que le nouveau ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. François Blais, est d’accord avec cette décision et juge, lui aussi, qu’il est plus prioritaire de contrôler l’émission de chèques non conformes que de soutenir davantage les personnes dans leur retour en emploi? », de questionner M. Petitclerc du Collectif.

La TCMFM déplore l’indexation des tarifs de garderies et des services de garde en milieu scolaire. La population du Québec vit déjà avec les impacts des hausses de tarifications importantes annoncées dans les budgets précédents sur lesquelles ne recule pas le nouveau ministre des Finances, notamment la taxe santé, la hausse du tarif d’électricité patrimoniale et la hausse des frais de scolarité.

«Ces tarifications ont et auront de nombreux impacts négatifs sur les femmes, puisque le risque d’être pauvre a toujours été plus élevé chez les femmes et la transformation de l’économie n’a pas amélioré leurs conditions de vie. On peut même qualifier cet appauvrissement de féminisation de la pauvreté », affirme Joanne Blais, directrice de la TCMFM. D’ailleurs, le gouvernement du Québec, dans sa politique pour l’égalité entre les femmes et les hommes Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait reconnaît ce fait et indique :

[On] constate que les femmes sont proportionnellement plus nombreuses à vivre dans des conditions de précarité et de pauvreté. Ce risque est plus élevé pour certains groupes de femmes, notamment les responsables d’une famille monoparentale, les femmes seules et âgées, les femmes autochtones, les femmes handicapées, celles qui appartiennent à une minorité visible, les femmes immigrantes d’arrivée récente, les travailleuses moins instruites ou les salariées des secteurs manufacturiers frappés par les restructurations économiques. (MFACF, 2006, p. 44)

Enfin, avec sa campagne 10 milliards de $ de solutions, nous avons les moyens de faire autrement, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics suggère 19 solutions fiscales permettant de renflouer les coffres de l’État de 10 milliards $ par année. Parmi celles-ci, l’augmentation du nombre de paliers d’imposition pour les particuliers, le rétablissement de la taxe sur le capital des banques et des entreprises financières, de même qu’une augmentation du taux d’imposition des entreprises, excluant les PME. La Coalition souhaite un réel débat sur les finances publiques. Elle propose de nouvelles sources de revenus favorisant une meilleure redistribution de la richesse, notamment par une fiscalité plus progressive qui permettrait un financement adéquat des services publics et des programmes sociaux. La TCMFM appuie cette campagne et demande au gouvernement de retourner à sa planche à dessin et qu’il cesse de faire la sourde oreille aux causes sociales » de conclure Joanne Blais.