Budget précaire pour Taxi La Tuque

Depuis la nuit de dimanche à lundi du 17 septembre dernier entre 23h30 et 5h30, Taxi La Tuque a laissé ce quart de travail sans véhicule disponible. Une première à La Tuque.

Daniel Morin, le propriétaire de la seule compagnie de taxi en ville, n’a pas pris cette décision à la légère. «Ça fait longtemps qu’on mange de l’argent, et pour être franc, les dimanches, lundis et mardis soirs ne sont pas rentables du tout. On commence par le dimanche soir et ça se peut qu’on enlève le service pour d’autres soirs. Nous avons eu une grosse baisse de la clientèle depuis la crise économique. On a dû couper des shift pour les chauffeurs et aussi pour la téléphoniste. Nous ne sommes pas la première compagnie à faire ça, il y a bien des villes qui n’ont plus de service la nuit. Nous avons informé le Centre de santé et les établissements licenciés de notre décision. Le taxi n’est plus ce qu’il était auparavant!»

L’évolution du dossier

Taxi La Tuque a réussi à faire baisser son quota de permis de 13 à 8 depuis l’audience de mai dernier.

Toutefois, cela fait 2 ans et demi que M. Morin se bas afin d’avoir ce nombre. «13 permis, ça implique de tenir en état 13 véhicules, autant pour la machine que les plaques et les assurances. Même si j’ai trois taxis qui roulent sur un quart de 12 heures, sauf la veille du Jour de l’An et au Festival de chasse. Et ça coûte beaucoup plus cher un taxi qu’une automobile. Juste pour les plaques, c’est 948$ au lieu de 200$. Et depuis la loi sur les taxis en 2002, on ne peut plus laisser la mécanique d’un taxi déficiente. Je changeais les véhicules pour être conforme à la loi pour les laisser dans le stationnement.»

 

Mais pourquoi deux ans et demi avant que le gouvernement ne revoie le nombre de permis émis pour cette compagnie? «Je n’ai pas eu d’aide de la Ville de La Tuque à ce moment, répond M. Morin. La ministre des Transports de l’époque, Julie Boulet, m’avait demandé seulement une lettre d’appui de la ville, puis ça prit deux mois et demi pour me faire répondre que le conseil municipal ne s’occupait pas des choses liées au privé. Si j’avais eu une lettre d’appui, il y aurait eu une baisse du nombre de permis.»

 

Seulement avec cinq véhicules en moins, Taxi La Tuque est en mesure de couper 50 000$ à son budget annuel. «Mais ça va encore prendre un an avant de voir la lumière au bout du tunnel. On commence par couper un soir, et on verra», conclut le propriétaire.