Bisbille entre le maire et la députée : «j’ai attaqué des faits et non la personne»

Le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay, est revenu, au cours de l’assemblée du conseil d’agglomération, sur ce qui est appelé dans les médias «la bisbille» avec la députée de Laviolette-Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif.

Le maire a tenu à préciser que ses récentes interventions attaquaient des faits et non la personne.

Les ambulances, les pannes d’électricité à Parent, les protocoles de rencontres avec les maires ainsi que la téléphonie cellulaire sont les quatre points sur les relations ont accroché avec la députée.

Il a rappelé que le 23 juin, une rencontre entre les trois maires de l’agglomération de La Tuque, le directeur général de la ville et Mme Tardif avait pour objectif de mettre les choses au clair.

Il s’explique mal comment la députée peut affirmer ne pas être interpellée dans le dossier des paramédics : «Ce qui me choque, c’est quand on me dit : je n’ai pas été interpellée. Ni l’attaché politique, ni la députée. Je ne suis pas un menteur, on l’a rencontré plusieurs fois pour lui expliquer la dynamique et les particularités du territoire. Pas interpellée ? Comment vous voulez que je l’interpelle ?»

Contrairement à ce qu’aurait laissé entendre la députée, le dossier de la téléphonie cellulaire n’est pas réglé, affirme Pierre-David Tremblay, car il manque encore 775 000$ pour enfouir la fibre optique et un fil pour assurer l’électricité pour les tours entre l’intersection vers Lac-Édouard et Lac-Bouchette.

À propos de la présence active de Mme Tardif sur les réseaux sociaux, le maire s’explique mal comment la députée a effectué une mise au point sur Facebook lors de la panne du 1er juillet à Parent.

«On lui a demandé de ralentir sa page Facebook, on lui a demandé de ralentir ses courriels, d’arrêter de mettre la charrue devant les bœufs. C’est peut-être un manque d’expérience», pense le maire.

C’est qui, le boss ?

Une lettre ouverte parue dans le quotidien régional le Nouvelliste ainsi que sur le réseau social Facebook «C’est qui, le boss ?», signée par Claudette Claveau a aussi fait bondir le premier magistrat latuquois.

«Je suis content qu’elle m’ait dit que le dossier des ambulanciers était complexe. J’étais moins heureux qu’elle dise que tous les membres qui travaillent avec moi, ce sont des marionnettes. Le maire ne prend jamais une décision sans que son conseil, unanime ou majoritaire s’inscrive dans la démarche», a-t-il lancé. Il a rappelé que deux dossiers, en 36 mois n’ont pas fait l’unanimité autour de la table, celui des Loups de La Tuque et le camping de La Croche. «Des marionnettes ? Quand ils ont quelque chose à dire, ils le disent. Et il y en a qui le disent dans les médias, ces temps-ci».

Réactions

Pour le maire de Lac-Édouard, Larry Bernier, il est évident que la communication est actuellement rompue avec la députée : «Les canaux ne circulent pas. Je ne sais pas par quel bout prendre ça pour que la situation se règle, parce que ce serait à l’avantage de tout le monde si les relations s’amélioraient. Il va falloir continuer à travailler pour qu’on se parle».

Selon lui le fait de se parler par courriels ou par les réseaux sociaux ne fonctionne pas.

«À un conseil municipal, il y a des discussions et après ça, il y a un vote. C’est la majorité qui l’emporte. Ce n’est pas un individu seulement et les autres n’ont rien à dire. C’était le petit mot de la marionnette de la journée», a laissé tomber le conseiller René Mercure.

Quant à lui, le conseiller Roger Mantha affirme que ce n’est pas parce que le conseil approuve des décisions du maire que ses membres sont nécessairement des gens conciliants. Rappelant la difficile décision prise dans le cas de la plage de La Croche, il a eu ces mots : « On respecte les opinions de tout le monde. Encore là, c’est une décision qui a été prise en fonction du travail qu’on fait comme conseiller municipal de protéger l’organisation pour empêcher des coûts, d’avoir des poursuites judiciaires, un peu comme le vit Trois-Rivières avec son petit Monaco».

«Ce n’est pas irréversible. Mais il ne faudrait pas jouer trop longtemps avec la patate» glisse également  Pierre-David Tremblay.

La conseillère Caroline Bérubé a tenu à se dissocier du discours du maire de La Tuque par rapport à la députée Marie-Louise Tardif. «Je n’ai pas assisté à ces rencontres. Ce sont des choses qui ont été rapportées. De part et d’autre, j’ai des échos différents […] Je sens qu’il y a beaucoup de justification, d’une part et beaucoup de défense, de l’autre côté».

Jean Boulet à la défense de Mme Tardif

En début de semaine, le ministre régional, Jean Boulet, s’est porté à la défense de Marie-Louise Tardif.

Il a donné l’assurance que Mme Tardif est «une personne qui travaille avec beaucoup d’intensité et de détermination», soulignant l’intensité de son travail dans le dossier des paramédics à La Tuque.

«Elle a pris ce dossier-là en main, elle a fait des démarches qui s’imposaient avec le résultat qu’on connaît», a aussi déclaré le ministre Boulet aux médias.