BELT : objectif 2025 avec confiance

Le projet Bioénergie La Tuque (BELT) poursuit son cheminement et affiche avec confiance son objectif d’aménager une usine de bioraffinerie forestière dans le Haut-Saint-Maurice.

Devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie du Haut-Saint-Maurice (CCIHSM), de façon virtuelle, le président de BELT, Patrice Bergeron et le directeur général, Patrice Mangin, voient 2025 comme la date d’implantation du projet de 1G$, plutôt que 2023, comme il l’avait été annoncé initialement. Ils ne cachent pas que le projet a pris un retard d’un an, en raison notamment de la COVID-19.

«2023, c’est ce qu’on avait dit au début du projet. C’était le début de la construction. Mais il y a un retard d’un an. On reste toujours dans les normes», a dit M. Mangin qui s’était fixé 15 ans pour réaliser le projet (depuis 2010). La phase de construction pourrait donc débuter dès 2023.

Patrice Mangin

Les dirigeants de BELT font savoir que tout est mis en œuvre pour faire avancer leur projet de bioraffinerie forestière. On vise à produire 250 millions de litres de carburant par année à partir de la biomasse qu’on retrouve en forêt. «Ça se place à un très haut niveau d’innovation. Les biocarburants produits à travers le monde à l’heure actuelle sont faits à partir de biomasse de première génération qui provient de biomasse comme l’huile végétale, les graisses animales, les huiles usées. Mais il n’y en a pas de deuxième génération comme on veut le faire actuellement», se réjouit M. Bergeron.

«BELT est un OSBL, sa mission est de mettre les conditions en place. Une fois que la décision d’investissement va être prise par Neste, BELT va disparaître dans sa forme actuelle pour peut-être renaître dans une autre forme», avance Patrice Bergeron.

Après la première phase, celle des études de faisabilité, est arrivée la deuxième, où sera effectuée la sélection de la technologie. On y effectue des essais de démonstration pour valider les deux lignes de procédés les plus prometteuses afin d’éliminer les risques technologiques. C’est au cours de la deuxième phase que le choix final du site sera effectué. Viendront également l’étape du BAPE, la validation de l’acceptabilité sociale du projet et le début de la formation pour la collecte de la biomasse.

La troisième phase du projet sera celle qui sera entièrement dirigée par Neste, car elle implique directement l’investisseur. C’est à ce moment que sera entreprise la construction de l’usine.

Le président et le directeur général de BELT assurent qu’un plan B est prévu, si jamais Neste en venait à se retirer du projet.

Le projet créerait 490 emplois, dont plus de 120, en usine, le reste étant affecté à l’approvisionnement en résidus forestier.

Le pont

C’est le Conseil de la nation atikamekw qui porte le dossier du pont de la Rivière-au-lait, en tant que partenaire de BELT. Actuellement à sens unique, on veut l’élargir et le sécuriser davantage pour accueillir le trafic important attendu à la mise en service de l’usine qui pourrait être aménagée au site Vallières. «Nous voulons améliorer la sécurité des utilisateurs. Nous voulons également améliorer l’accès aux ressources et un meilleur accès pour l’éventuelle raffinerie forestière. Ça va se faire par partenariat, par collaboration, par l’entraide et la confiance», mentionne le Grand Chef Constant Awashish.

WestRock

Les divergences d’opinions entre WestRock et BELT ont fait les manchettes à plusieurs reprises au cours des derniers mois. Patrice Mangin tend la main à WestRock.

«Notre vision est l’utilisation de la biomasse, toujours en fin de vie, quand il n’y a plus rien à faire avec. Nous devons travailler ensemble avec WestRock, auprès des gouvernements pour que ce soit ainsi. WestRock n’a pas à craindre le projet de BELT. On a choisi le bon partenaire, Neste, on a des valeurs, on a les Atikamekw et on partage ces valeurs-là. On ne veut pas déshabiller Paul pour habiller Pierre».

Les dirigeants affirment que leur projet est développé de façon à ne pas entrer en compétition avec les industries forestières locales quant à l’utilisation de la fibre.

M. Mangin ajoute que les efforts pour rencontrer WestRock à cet effet sont demeurés vains.

La ville prépare le terrain

Patrice Mangin a révélé que le rencontre avec Ville de La Tuque, en avril, a permis d’éclaircir certains points. La Tuque travaille maintenant à préparer le terrain pour 2025. «Nous allons jouer notre rôle dans la mesure où se concrétisera le projet», a indiqué le maire Pierre-David Tremblay. Il faisait savoir à L’Écho que la municipalité a des discussions avec NESTE depuis quelques semaines.

Le rôle de la municipalité sera de faciliter les choses en prévision de l’arrivée d’éventuels travailleurs.

On souhaite répondre aux besoins en habitation des travailleurs qui vont arriver dans la communauté. Le maire rapporte que la ville travaillera aussi à développer le parc industriel où logera la future usine. Puis, il rejoint les préoccupations du Conseil de la nation atikamekw et de BELT à propos du pont de la Rivière-au lait. «Ça fait quatre ans qu’on parle du pont», a-t-il rappelé. Il souhaite être au fait du calendrier afin de préparer les étapes auxquelles participera la ville.