Bâtiments vétustes : La Tuque prend le taureau par les cornes
Ville de La Tuque a décidé de s’attaquer de façon active au fléau des bâtiments vétustes, un peu partout sur son territoire. Au cours de la dernière assemblée du conseil municipal, les élus ont indiqué que trois bâtiments dangereux, inhabités, du secteur Parent, allaient bientôt tomber sous le pic des démolisseurs. Il s’agit des bâtiments situés au 102, rue des Aulnes et 59, rue Principale et 39, rue Saint-Joseph. Dans ce dernier cas, il s’agit d’une ancienne salle de quilles et il y a bien longtemps qu’on y a entendu le son d’un abat. Les Parentois réclament la démolition de bâtiments depuis longtemps. Il y a 165 propriétés dans le territoire de ce quartier de La Tuque. Dans une lettre ouverte parue à l’an dernier dans L’Écho de La Tuque, le Parentois Jacques Massé déplorait : «Une quinzaine de ces propriétés sont inhabitées depuis belle lurette; elles sont mal barricadées et appartiennent pour la plupart à la même famille. Elles représentent un danger pour la santé publique. Depuis le Plan municipal, publié en 2015, une seule maison a été démolie». La nouvelle de ces éventuelles démolitions réjouit le conseiller municipal du secteur Parent, Éric Chagnon : «Ce sont des procédures qui sont longues, parce qu’on doit passer par les voies légales et établir les priorités (…) Ça va faire du bien, nettoyer le village. Des fois, des gens veulent s’installer dans un coin tranquille. Ils vont peut-être vouloir le faire en voyant qu’il y aura des terrains à vendre». C’est lors d’un récent conseil de quartier, à Parent, qu’on avait priorisé ces trois résidences à démolir. Selon le greffier municipal, Jean-Sébastien Poirier, responsable de l’application du dossier des bâtiments vétustes à Ville de La Tuque, il y a une trentaine de résidences vétustes sur tout le territoire. En raison des frais que cela comporte, on ne peut toutes les démolir dans un court laps de temps, mais Ville de La Tuque s’est dotée d’un plan d’action dans le but de lutter contre la vétusté des bâtiments. D’autres vont aussi y passer Selon ce qu’a appris L’Écho de La Tuque, les démolisseurs vont passer pour faucher une maison de deux logements du 355, rue Scott, ces prochains mois. Elle est située dans le fond d’une cour, à l’extrémité sud de la rue Lucien-Filion. La maison était squattée et représente un réel danger. La plus médiatisée, celle du 328, rue Tessier, va aussi être démolie. Les voisins avaient d’ailleurs dénoncé l’état de la maison dans les pages de L’Écho de La Tuque, l’an dernier. Ces deux résidences appartiennent au même duo introuvable de propriétaires. La voisine, Diane Thomas, a accueilli la nouvelle de la démolition éventuelle de cet immeuble avec un grand soulagement. «Ça sent la pourriture quand il pleut ou quand il fait un soleil de plomb (…) C’est dangereux pour le feu», note-t-elle aussi. Des gens s’y introduisaient occasionnellement, on y a placardé les portes et des fenêtres. L’automne dernier, la Ville a fait tomber l’immeuble du 463, rue Saint-Louis. Un jugement a aussi été rendu pour le 43, rue Commerciale à Parent, qui devra être démoli par le propriétaire avant le 15 décembre 2018. Si ce n’est pas fait, la municipalité aura le mandat d’intervenir. Le bâtiment du 89, rue Principale à Parent a, quant à lui, été démoli récemment. Une maison incendiée à la Base Radar de Parent a été démolie à la mi-novembre, de même qu’une maison voisine. «On est aussi intervenu pour des dossiers de nuisance à Parent», signale le greffier. Des cas de nuisance ont mobilisé deux inspecteurs municipaux, la Sûreté du Québec, 4 employés de remorqueurs en plus de plusieurs véhicules pour faire le ménage dans des résidences où il y avait de la nuisance. La facture aux propriétaires négligents Chacune des démolitions entraîne des coûts importants, jusqu’à 20 000 $ dans certains cas, pour Ville de La Tuque. C’est la raison pour laquelle la municipalité ne peut pas démolir tous les bâtiments dans un court laps de temps. Ce montant ne tient compte que la démolition proprement dite, on ne parle pas encore des frais juridiques associés à de tels dossiers. «Jusqu’à maintenant, il en a coûté environ 50 000 $ à Ville de La Tuque pour des cas de nuisance et les bâtiments vétustes, en tout. Nous allons tenter d’aller récupérer ces montants par des moyens judiciaires auprès des gens qui ont été visés par les procédures», avertit le greffier, en rappelant que ce n’est pas aux citoyens de payer la note. Risques pour la santé des voisins, dangers d’effondrement, présence d’individus non souhaités, risque d’incendie, voilà des craintes maintes fois soulevées par des voisins. «Le conseil est très sensible au dossier des bâtiments vétustes et des nuisances, fait observer M. Poirier (…) Même si on est en période de restrictions budgétaires, le conseil a alloué les sommes d’argent pour que la Ville puisse entreprendre une procédure judiciaire pour obtenir un jugement ou une ordonnance pour procéder à la démolition. Quelques jours à peine après son assermentation, en novembre, le conseil municipal avait déjà placé ce dossier en priorité. Pour entrer dans la catégorie des bâtiments vétustes, une maison doit avoir perdu 50 % de sa valeur et présenter un risque au niveau de la sécurité. La solution appropriée est alors une démolition et non pas une rénovation.