Inquiétudes quant aux bris de services du réseau de la santé

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux de la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec (APTS MCQ) s’inquiète de l’absence de réponses du CIUSSS Mauricie/Centre-du-Québec et du ministère de la Santé et des Services sociaux pour les bris de service à prévoir après le 15 octobre. Rappelons que c’est à cette date que le décret sur la vaccination obligatoire déposé le 1er octobre entrera en vigueur.

«Le gouvernement va de l’avant sans plan pour éviter les bris de service, ce qui est à l’encontre du principe du moindre mal. Les membres de l’APTS sont des techniciennes et professionnelles de la santé et des services sociaux. Leur expertise et leurs compétences ne peuvent pas se trouver sur le coin d’une rue ou être interchangées par l’arrivée miraculeuse d’infirmières ou d’agentes administratives annoncées par le premier ministre», lance Véronique Neth, présidente de l’APTS pour la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

«Le CIUSSS Mauricie/Centre-du-Québec entrera inévitablement en bris de services dans plusieurs secteurs si rien ne change. Par exemple, l’équipe 13-18 ans de la protection de la jeunesse du secteur de Drummondville verra cinq employés quittés parce qu’ils n’ont pas fourni de preuve vaccinale. Cette situation est d’autant plus critique puisque sept personnes salariées sont actuellement en assurance salaire. En tout, ce seront 12 personnes qui manqueront à l’appel dans une équipe qui en compte 17. Plusieurs enfants vulnérables reçoivent une aide importante de la part de ces 12 salariés absents et cette aide retombera sur les épaules des cinq qui restent.»

Du côté du syndicat, on juge que la situation est extrêmement préoccupante pour les familles et on craint qu’il soit encore plus difficile d’assurer la sécurité des enfants qui sont au cœur de la mission des centres jeunesse.

«L’ensemble de la mission centre jeunesse est en grande pénurie de main-d’œuvre depuis des années, il sera extrêmement difficile pour l’employeur de faire des mouvements de personnel sans risquer de mettre d’autres équipes en bris de service. Depuis mars 2020, les intervenants apportent leur aide auprès des familles de ces enfants sans causer d’éclosion, et ce, grâce aux moyens de protection individuels nécessaires. Tout à coup, ces mesures ne seront plus suffisantes le 15 octobre. Est-ce que le risque de contagion justifie vraiment la privation de suivi des enfants qui sont dans une situation précaire?», se demande Manon Hamel, directrice syndicale APTS MCQ représentant les centres jeunesse.

«À moins de 10 jours de cet ultimatum, sans plan de contingence connu, un constat est clair : le gouvernement est mal préparé. Il se doit de repousser cette date pour assurer la santé et la sécurité des Québécois», a pour sa part déclaré Robert Comeau, président par intérim de l’APTS.

L’APTS continue d’encourager la vaccination, mais dénonce l’obligation vaccinale et se demande si le gouvernement évalue vraiment si cette solution est vraiment celle qui causera le moindre mal. (JC)