La retraite après 23 ans à promouvoir les artisans locaux

 Après 23 étés à accueillir les créations des artisans locaux pour les offrir dans sa boutique les Mains Agiles du Parc des Chutes, Muriel Lafontaine s’apprête à tirer sa révérence.

En prenant sa retraite comme technicienne en pharmacie au Centre de santé à La Tuque, elle ne se voyait pas se tourner les pouces. C’est pendant des voyages au Nouveau-Brunswick dans la famille de son conjoint « Jim » Leblanc, qu’elle a vu des boutiques d’artisanat près de la mer. C’est ce qui l’a inspirée.

« Je suis venue offrir ça ici. C’était Hélène Pelletier et Danielle Rémillard qui commençaient à organiser le Parc. J’ai offert mon projet et elles m’ont acceptée », dit celle qui a toujours été attirée par l’art et l’artisanat.

Tout n’était pas facile au début et il lui fallait y croire. La cabane des Mains Agiles était alors située de l’autre côté du pont, donc moins accessible pour la clientèle. Il y avait du vandalisme dans le Parc des Chutes à ce moment, mais Mme Lafontaine croyait tellement en son projet qu’elle et son conjoint ont dormi dans une roulotte, tout près de sa boutique, les trois premières saisons pour en assurer la sécurité.

On a ensuite déménagé le chalet tout près de l’accueil, où l’achalandage est devenu plus important.

S’il y a de nombreux artistes et artisans à La Tuque, ce n’est pas tout le monde qui est prêt à opérer des kiosques pour offrir ses oeuvres. Elle met son entregent au service de ces gens pour leur offrir une tribune et un petit espace dans sa boutique en bois rond. Ainsi, les concepteurs de bijoux, mocassins, capteurs domaine, du tricot, tissage, peinture sur verre, sur bois, récupération de fourrure, produits du bois peuvent trouver preneur pour leurs oeuvres.

C’est d’ailleurs à la suite de l’ouverture de sa boutique que la ville a aménagé des maisonnettes au centre-ville afin de promouvoir les artisans locaux. Un élément qui suscite une grande fierté pour Mme Lafontaine.

Des habitués

La boutique les Mains Agiles a ses habitués autant chez les Latuquois que les gens de l’extérieur : « On a des clients réguliers qui vont au Lac-Saint-Jean et arrêtent ici pour faire des achats d’automne ou leurs cadeaux de Noël ».

Elle s’étonne d’avoir eu une carrière dans sa boutique plus longue que celle à l’hôpital, où elle a œuvré 20 ans. Plus souvent qu’autrement, elle a opéré sa boutique seule, mais des amis et son conjoint sont aussi venus lui prêter main-forte.

Cette année aura été une des plus particulières, avec l’absence de visiteurs américains et européens, mais en revanche, les Québécois se sont faits nombreux.

Même si elle prend un pourcentage sur les ventes des produits de sa boutique, Muriel Lafontaine ne s’est jamais versé de salaire. « Ça passe très vite. Je n’ai pas vu l’été, mais pas du tout », s’étonne-t-elle. Avec la hausse de l’achalandage du Parc des Chutes ces dernières années, il y a de quoi se tenir occupé.

Mme Lafontaine a bien hésité avant de décider de clore ce chapitre de sa vie, mais toute bonne chose a une fin. Encore en grande forme, elle souhaite profiter de sa retraite avec son Jim.

Ce qu’elle souhaite, c’est de passer le flambeau à une personne tout aussi passionnée qu’elle pour que ça se poursuive. On ne sait jamais. D’ailleurs, elle confiait avec enthousiasme qu’une personne a déjà manifesté de l’intérêt.

« Je ne veux pas que ça ferme », insiste Muriel Lafontaine.