Une équipe de canot à glace relancée dans la région

SPORTS. Cela fait plusieurs années que la Mauricie n’a plus d’équipe sur le Circuit québécois de canot à glace. Les choses changent cette année, puisqu’une équipe a officiellement été relancée dans les dernières semaines.

L’équipe regroupe six membres réguliers provenant de Trois-Rivières, de Shawinigan et des environs, dont Marie-Ève Laplante, qui est avant tout une adepte de bateau dragon. Mais durant la saison morte, elle s’ennuyait de ramer sur l’eau et bien qu’elle n’aime pas particulièrement l’hiver, elle a décidé de se trouver une raison pour aimer davantage la saison froide.

C’est l’an dernier qu’elle a commencé à s’intéresser au canot à glace. Elle a assisté à quelques courses et a eu l’occasion de le tester.

«C’est un sport assez intense, souligne-t-elle. Il faut développer tout un éventail de connaissances pour bien faire les courses. On peut penser au courant, à la formation des blocs de glace, aux vents, etc. Au-delà de l’intensité, c’est également un sport où il faut user de stratégie, notamment dans l’utilisation des plaques de glace que l’on croise sur le parcours pour atteindre les différentes touches du parcours.»

L’équipe essentiellement composée de recrues dans ce sport compte toutefois sur deux rameurs d’expérience en matière de canot à glace. Par ailleurs, le directeur général du circuit, Bertrand Gélinas, donne un bon coup de main pour soutenir l’équipe dans sa mise sur pied et dans l’acquisition des connaissances et techniques nécessaires à la compétition.

Depuis plusieurs semaines, l’équipe s’entraîne sur la rivière Saint-Maurice, près du Maïkan. Avant de pouvoir s’élancer dans l’eau, les membres ont dû adapter leur équipement pour le canot à glace.

«Le canot à glace est un sport complètement artisanal. On doit préparer le canot, confectionner nos propres souliers à crampons, tout comme nos pads aux genoux. On a aussi ajouté des pics sur la rame du barreur pour qu’elle puisse piquer la glace au besoin», souligne Charles De Grandpré, également rameur au sein de la nouvelle équipe de canot à glace.

Lui non plus n’avait jamais expérimenté le canot à glace avant cette année. Plusieurs de ses amis évoluent cependant sur le circuit québécois. «Ça m’intéressait, même si je n’avais pas eu l’occasion de le tester. Un ami m’a contacté quand il a su qu’une équipe démarrait dans la région. J’ai eu la piqûre. C’est vraiment tripant.»

Beaucoup de rameurs, mais peu d’intéressés

La Mauricie déborde de rameurs, mais le recrutement visant à lancer l’équipe de canot à glace a été ardu. «Le canot à glace est très peu connu dans la région. C’est beaucoup plus populaire du côté de Québec et des environs. C’est un sport sur glace et en eau vive. Ça a été un défi d’avoir suffisamment de membres pour une équipe. On est six réguliers, en plus de quelques remplaçants», précise Marie-Ève Laplante.

Même pour les rameurs d’expérience, le sport requiert plusieurs adaptations. «On pratique sur l’eau libre à la base. Ce n’est pas le même mouvement qu’un canot régulier. Ça ressemble plus à l’aviron, mais avec une seule rame. Il y a aussi la trotte durant une course. Ce n’est vraiment pas comparable au portage», explique Charles De Grandpré.

Mais même si le sport se pratique dans des conditions de froid pouvant frôler les -50°C sur l’eau, il n’est pas exempt d’une certaine magie.

«Ça m’a frappée l’an passé, raconte Marie-Ève Laplante. J’ai fait un essai avec une équipe durant une journée. On était en plein milieu du fleuve et on a débarqué sur un glacier qui dérivait doucement. Ce n’est pas un point de vue normal pour le commun des mortels. C’était surréel. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de vivre ce feeling. Disons que ça donne le goût d’en refaire après ça.»

La première course de la saison du Circuit québécois de canot à glace sera celle de Portneuf le 18 janvier prochain. L’équipe de la région prévoit prendre part à cinq ou six courses sur les sept prévues à l’horaire du circuit cette année.

Comme l’équipe part de zéro pour cette première saison, elle est encore à la recherche de commanditaires. Pour ce faire, il est possible de joindre Marie-Ève Laplante à marieeve.laplante@icloud.com.