Karine Wasiana Echaquan de passage au Centre d’éducation des adultes

Sensibiliser les élèves à l’héritage autochtone

Invitée par les élèves du programme Mahikan, Karine Wasiana Echaquan était de passage à Trois-Rivières afin de partager les contes et les traditions Atikamekw. En ce mois des langues autochtones, ils souhaitaient sensibiliser l’ensemble des élèves du Centre d’éducation des adultes à l’héritage autochtone. 

La conteuse y était afin de partager des légendes Atikamekw et pour parler de l’importance des contes et des traditions dans la culture des Premières Nations. 

« Aujourd’hui, je vais d’abord me présenter dans ma langue parce que c’est important d’avoir son identité et son appartenance. Je suis ici pour vous transmettre certains enseignements que j’ai moi-même reçus », a-t-elle d’abord confié. « Mon grand-père m’a expliqué que la création s’est amorcée par la végétation, les arbres, les montagnes et les rivières. Ensuite, il devait créer quelque chose pour opérer le territoire alors il a créé les animaux, avec le droit de parler. Ensuite, on leur a enlevé le droit de parole parce qu’ils disaient des mots malsains. Par la suite, il a décidé de créer l’humain », a-t-elle enchainé.

« Mon grand-père m’a toujours dit: Si tu veux aller en thérapie, va dans le bois. Va voir comment vivent les animaux et tu vas comprendre que tu ne peux pas partir, que tes enfants ont besoin de toi. Les animaux se sont toujours rassemblés en cercle, pour être égaux. Chez nous aussi, on vit égal aux autres. On n’a pas d’infériorité, ni de supériorité. Si vous regardez à l’Assemblée nationale, ils ne sont pas égaux. On met les plus importants dans la première rangée, puis les deuxièmes plus importants dans la rangée suivante, puis les moins importants dans la rangée derrière. Je vais également vous parler de valeurs aujourd’hui. Mon grand-père m’a toujours appris les valeurs par les légendes, sans répondre à mes questions. C’est moi qui devais les trouver. »

La rencontre, qui aura duré tout près d’une heure, a rassemblé une centaine d’élèves à l’auditorium. Tous étaient ensuite invités à aller diner au local réservé au programme Mahikan.
Rappelons que depuis bientôt cinq ans, il permet à une vingtaine d’élèves issus des communautés autochtones d’exposer leur mode de vie et coutumes aux allochtones, contribuant ainsi à briser les barrières et les préjugés. Le local qui leur est dédié est un réel lieu d’ancrage pour eux alors qu’ils se trouvent loin de leur famille.