800 km d’aventures en snowbike pour Patrick Trahan

L’expédition de 800 km qui a conduit Patrick Trahan dans les secteurs de St-Michel-des-Saints, Parent et Wemotaci n’avait rien d’un long fleuve tranquille. Heureusement, car quiconque le connaît sait que ce n’est pas nécessairement ce qu’il recherche.

Il a enfourché son snowbike (motocross des neiges), une moto mélangée avec une motoneige, avec un grand ski à l’avant lundi dernier, en confiant être habité par une certaine nervosité. Lui qui est habitué à toutes sortes de sports motorisés, entreprenait pour la première fois un aussi long parcours à bord de ce véhicule.

Des ennuis mécaniques lui ont fait perdre du temps à la première étape, celle qui l’a conduit à Parent, ce qui l’a amené là-bas à la noirceur.

Lorsqu’il avait le choix, il empruntait les chemins moins faciles, où à peu près personne n’était passé pour se rendre à destination. «Ça me tentait de faire du hors-piste, je voulais des défis».

Une fois, en traversant un ruisseau, de la glace a cédé et le ski s’est coincé sous la glace devant son snowbike. Il a fallu se déprendre, mais ce sont les risques du métier et de toute façon, Patrick Trahan avait des vêtements de rechange.

Il avait prévu passer par Manawan, mais des résidents de la communauté, rencontrés en chemin lui ont mentionné que le réservoir Kempt n’était pas praticable. Il se rend à St-Michel-des-Saint pour sa deuxième nuit, mardi. Avec son snowbike, il revient à La Tuque mercredi.

Quand on fait du hors-piste, toutes les destinations sont possibles. «Tout le monde qui me voyait était assez surpris de me voir arriver de n’importe où. Il y a des gens de chalets où j’arrivais dans leur lac, qui me demandaient d’où je venais», raconte l’aventurier.

D’autant plus qu’on s’explique souvent mal comment on peut entendre un son de moto, en plein début de mois de mars.

En forêt, il choisir d’emprunter un sentier où il y avait peu de neige, contre son instinct qui lui disait de ne pas y aller. «Je suis resté pris, j’ai perdu 45 minutes», raconte-t-il ensuite, sans jamais avoir perdu son sang-froid. Il faut savoir que le snowbike n’aime pas les secteurs peu enneigés, durs ou là où il y a des souches, des roches ou la glace.

De petits incidents, il en arrive toujours, c’est presque un but au voyage : «Sinon, c’est comme si tu vas travailler sur l’autoroute le matin. Je vais dans le désert en moto, il y a toujours de petites aventures qui vont arriver. Tant que ce sont toujours de petites aventures, qu’il n’y a pas de blessures».

Avec l’absence de son événement, le Challenge Blanc, cet hiver, cette expédition lui a aussi permis de renouer avec toute la logistique, la recherche de commanditaires, les réservations.

Patrick Trahan recommencerait demain matin. «Là où c’est mou, ou un peu mou, on passe mieux qu’en motoneige. Où j’étais pris tout seul, jamais je n’aurais fait ça en motoneige […] Quand tu te prends, c’est hyper facile, c’est deux fois moins lourd qu’une motoneige. C’est facile à remettre sur ses skis», laisse entendre celui dont les habiletés en moto l’ont servi.

L’expérience lui a permis de retrouver son «pilotage d’été», en moto, comme s’il était dans le sable. «Je me croyais au Maroc, même chose, Sauf que c’est blanc. Je me voyais plus en rallye de course qu’en randonnée». Il n’exclut pas l’idée d’organiser éventuellement un petit événement pour les amateurs de snowbike.

Le trifluvien a été accompagné par Ken McDonald qui le suivait dans ses destinations en camion et supervisé par celui qu’il appelle son ange gardien, Fred Noël.

En attendant, celui qui fait aussi de la formation en moto d’aventure planche sur la possibilité de présenter quelques rallyes cet été, dont celui de Parent la fin de semaine de la fête du Travail.