Femmes disparues: de l’aide pourrait être demandée pour les recherches à Winnipeg

WINNIPEG — La police réfléchit à la possibilité de mener d’éventuelles recherches pour retrouver les restes de deux femmes autochtones qui se trouveraient dans une décharge à l’extérieur de Winnipeg — et l’idée de demander de l’aide externe est évoquée.

La police pense que les restes de Morgan Harris et Marcedes Myran se sont retrouvés dans la décharge de Prairie Green au printemps, mais a décidé de ne pas effectuer de recherche, car les chances de les retrouver sont faibles en raison du temps qui s’est écoulé et du fait que 10 000 camions de déchets ont été déversés dans la région au cours des mois suivants.

Les opérations à la décharge ont été interrompues pendant que la ville et la province discutent des prochaines étapes.

La Commission de police de Winnipeg a rencontré le chef de police Danny Smyth et les enquêteurs jeudi soir, tandis que de plus en plus de voix réclament de fouiller le site.

Les conversations se sont concentrées sur la consultation d’experts en gestion des déchets et d’anthropologues légistes pour déterminer quelles ressources extérieures sont nécessaires pour poursuivre une recherche, a indiqué le conseiller municipal Markus Chambers, qui est également président du conseil de police.

«Le but était d’obtenir une position sur la façon dont cela peut se dérouler afin de fournir quelque chose à ces familles qui démontre qu’elles comptent, a expliqué M. Chambers. Nous ne voulons pas être malhonnêtes à ce sujet. Il faut essayer de trouver une solution pour ces familles.»

M. Chambers est convaincu qu’une recherche peut avoir lieu, mais s’est abstenu de s’engager sur un échéancier. Il a reconnu qu’il existe des problèmes de logistique et de sécurité, qui avaient été soulevés par la police.

Les ordures de la décharge sont compactées avec de la boue à une profondeur d’environ 12 mètres, ce qui nécessiterait un équipement lourd pour creuser, a ajouté M. Chambers.

Tout ce qui serait ramassé devrait être inspecté hors du site et il est également possible que les restes trouvés appartiennent à un animal ou à une autre personne, a-t-il précisé.

Le conseiller a dit que des entreprises ayant de l’expérience en matière de fouilles l’ont contacté pour lui offrir leur soutien.

Les membres autochtones des familles de femmes disparues ou assassinées ont exprimé leur inquiétude quant au fait que leurs proches pourraient se trouver dans des ordures.

«Je ne veux pas spéculer, mais il est possible qu’il y ait d’autres corps là-bas, a soutenu M. Chamber. Donc, les tests ADN feront partie des opérations.»

Opérations suspendues

La première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, a indiqué qu’elle avait contacté la direction jeudi pour discuter de l’arrêt de l’élimination des ordures. L’opérateur lui a répondu que tout était déjà arrêté dans le secteur.

«Nous travaillons en étroite collaboration avec le propriétaire et l’exploitant du site d’enfouissement», a fait savoir Mme Stefanson vendredi lors d’une réunion spéciale des premiers ministres.

Jeremy Skibicki a été accusé des meurtres de Morgan Harris, Marcedes Myran, Rebecca Contois, et une quatrième victime que les dirigeants autochtones ont appelée «Buffalo Woman».

La police croit que les femmes ont été tuées au printemps, bien que les enquêteurs n’aient jusqu’à présent localisé que le corps de Mme Contois. Ses restes ont été retrouvés dans une benne à ordure de la ville et dans une autre décharge.

La famille de Mme Harris et les dirigeants autochtones ont appelé à la démission de M. Smyth à la lumière de la décision de la police de ne pas fouiller la décharge. M. Chambers dit que la police se concentrait à aider la famille à faire son deuil.

La Southern Chiefs’ Organization, qui représente 34 Premières Nations du sud du Manitoba, a déclaré que la décharge devrait être décrétée scène de crime immédiatement.

«La police de Winnipeg devrait utiliser toutes ses ressources pour retrouver ces femmes», a défendu le grand chef Jerry Daniels dans un communiqué.

M. Chambers a affirmé qu’il comprenait que les familles étaient frustrées, mais la commission de police se concentrera sur l’avenir.

«Il s’agit de travailler ensemble et de ne pas pointer du doigt. Ce n’est pas un travail facile et les émotions sont fortes autour des homicides. Je le comprends, a-t-il admis. Mais concentrons-nous sur l’obtention de justice pour les familles.»

M. Chambers a ajouté qu’il fallait rappeler au public que la police tentait toujours de déterminer l’identité de «Buffalo Woman».