Des ministres se réuniront toutes les deux semaines pour sauver le français

LAVAL, Qc — Des ministres du gouvernement Legault se réuniront toutes les deux semaines pour sauver la langue française.

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a annoncé vendredi la mise sur pied d’un groupe d’action interministériel qui se concertera ainsi pour inverser le déclin du français au Québec.

Mais le gouvernement ne sait pas encore combien de temps il faudra pour renverser la vapeur. Cela sera indiqué dans un plan d’action prévu pour l’automne prochain.  

Une campagne de publicité «de grande envergure sur plusieurs années» sera lancée, a dit le ministre sans pouvoir annoncer ses coûts. 

Il entreprendra aussi des consultations afin d’arriver à des «mesures concrètes» et il n’écarte pas l’adoption ou la modification de lois.  

«On est à la croisée des chemins», a tenu à indiquer Jean-François Roberge, au cours d’une conférence de presse dans un hôtel de Laval, en marge du caucus de deux jours des élus caquistes.

Il était accompagné de ses collègues ministres qui l’épauleront dans ce processus, dont le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry. 

«On risque de se rencontrer aux deux semaines, après, on verra la cadence en fonction du travail qu’on a à faire chacun de notre côté, a dit M. Roberge. Il va falloir travailler entre les rencontres.» 

M. Roberge a toutefois exclu d’emblée la possibilité d’étendre la loi 101 au collégial, jugeant que ce dossier est déjà clos.

Le ministre se fonde sur le recul de l’usage du français à la maison, révélé par Statistique Canada en août, afin de justifier la nécessité de prendre d’autres mesures en appui à la loi 96 pourtant adoptée en mai 2022.   

Or, depuis les années 1970, le gouvernement du Québec a plutôt insisté dans la panoplie de ses actions sur le français langue officielle dans l’espace public, et non dans l’espace privé.

Pourquoi le ministre veut-il maintenant s’attaquer à l’enjeu de la langue parlée à la maison?

«Si les gens tombent en amour avec le Québec, si les Québécois vivent en français, pensent en français, ils vont aussi s’exprimer en français à la maison. La langue qu’on utilise à la maison, c’est aussi un indicateur de la langue qu’on utilise pour  consommer des biens culturels.»