Wemotaci : Une spécialiste des troubles de l’âme en renfort

Bien que le village de Wemotaci ait été sauvé des flammes, le traumatisme qu’ont subi plusieurs membres de la communauté Atikamekw est fort. La Dre Hiteshini Jugessur a donc été appelée en renfort pour donner une séance sur l’art de vivre et la gestion du stress post-traumatique.

La grande dame que rien ne semble inquiéter et qui parle sur un ton bas, mais rassurant, en a vu d’autres avant de mettre les pieds dans la réserve au nord de La Tuque. « Hiteshini est engagée dans le développement et la promotion des programmes de gestion de stress post-traumatique pour les vétérans de guerre des Forces armées canadiennes souffrant du Syndrome de stress post-traumatique, » peut-on apprendre en consultant son curriculum vitae. Elle a, de plus, été une des pièces morales qui avait comme objectif d’apporter un support psychologique aux Haïtiens, à la suite du tremblement de terre. Pourtant, elle est sans équivoque au sujet du parcours qui attend les anciens réfugiés de Wemotaci, « on voit tout de suite des changements positifs chez ceux qui étaient à la conférence, mais ce n’est que le début, ils ont encore beaucoup de travail à faire. »

La Dre Jugessur apporte un soutien aux communautés autochtones depuis 2007. Avec les récents évènements, on a réclamé sa présence pour deux ateliers, le premier ayant eu lieu plus tôt en juin dernier, le prochain est prévu pour le mois d’août. Seule ombre au tableau; le taux de participation était faible en raison des vacances et des occupations estivales des familles atikamekws.

Investie d’une mission

Le travaille du Dr Jugessur a une prétention qui dépasse le travail de terrain. Membre de la fondation Art de vivre, elle propose « une initiation aux techniques et au savoir de l’antique art de vivre : l’art de retrouver son énergie, sa joie et ses enthousiasmes initiaux. La particularité de cet enseignement est de combiner des méthodes modernes et une antique tradition spirituelle afin d’améliorer le corps, le mental et l’esprit. Ces techniques permettent de se dépouiller des couches accumulées de stress et de découvrir comment l’esprit, le corps, les émotions et le rythme du souffle sont liés, selon la mission de la fondation. » Aux États-Unis, la fondation est déjà implantée dans 55 écoles. Aux dires de la Dre Jugessur, « la société gagnerait à enseigner l’art de vivre non seulement en situation de crise, mais aussi dans les écoles. »