Vivre avec le Lymphoedème au quotidien

SANTÉ. La nouvelle Clinique du Lymphoedème Mauricie a procédé à son ouverture officielle mardi dernier à Trois-Rivières. Le tout a été fait sous la présidence d’honneur de la réputée radio-oncologue, Dre Linda Vincent. Plusieurs utilisateurs de la clinique étaient sur place, dont la Latuquoise Marie Laroche, qui a bien voulu partager sa situation.

Les traitements offerts à la nouvelle clinique, située au 326 rue Vachon, sont une référence pour les centres d’oncologie du CHRTR de Trois-Rivières, d’Arthabaska, de Shawinigan et des CLSC de Louiseville, du secteur des Chenaux et de Ville La Tuque.

Cours, formation, écoute, soutien, encouragement seront au programme. Les conséquences du Lymphoedème, principalement des enflures aux membres, causent des limites physiques aux patients. Ces limitations requièrent un traitement spécial appelé «Thérapie combinée décongestive».

Voilà une situation peu évidente pour Marie Laroche, habitante de Ville La Tuque.

«J’ai eu le diagnostic du cancer en février 2014. En mars, ils m’ont enlevé des ganglions et juste avant de commencer à faire de la radiothérapie, mon bras a commencé à enfler. On m’a annoncé que j’avais le Lymphoedème et qu’il fallait que je rencontre madame France Sirois», souligne-telle d’emblée.

«J’ai tout de suite commencé des traitements, mais j’habite La Tuque. C’est vraiment dommage d’avoir à se déplacer si loin. Le gouvernement ne reconnaît pas les séances non plus. Il ne paie que les kilomètres et les repas au patient et à son accompagnateur. C’est malheureux pour les personnes qui n’ont pas de sous pour se faire traiter.»

«L’enflure engendre une douleur. C’est comme une chaleur constante à cause de la compression. Nous avons des exercices à faire au quotidien pour donner une chance à la lymphe de circuler. On arrive à trouver des positions pour que ça circule mieux et ne pas être trop importuné la nuit», témoigne-t-elle.

Et cette maladie ne compte toujours pas de médicament miracle.

«La douche fait du bien grâce au jet d’eau. On nous dit que ça ne se guérit pas et qu’il faudra apprendre à vivre avec ça. Je viens à la clinique à raison d’une fois par mois depuis septembre. Ça s’appelle un drainage! Mme Sirois fait des compressions sur les différents ganglions et ça débloque! On ressort avec un manchon de tissu que l’on doit parfois garder jusqu’à 72 heures.»

Y a-t-il des journées sans douleur?

«Pas vraiment, mais il y a des journées moins pires que d’autres. Il faut rester actif. Les massages font du bien. Le dernier que j’ai reçu, je suis ressorti le bras léger, comme si je n’avais rien.»

La Clinique hébergera également gratuitement la Fondation du lymphoedème pour ses activités telles que les rencontres mensuelles et la préparation à un groupe de soutien pour 2016. Selon une étude, 21% des personnes qui sont traitées pour un cancer du sein seront atteintes du lymphoedème.

La clinique se veut ainsi un centre de référence pour cette problématique en offrant des services uniques dans la région, soient traitements, camisoles post chirurgicales, conférences, groupe de soutient et exercices spécifiques.