Une recherche doctorale sur la biomasse à La Tuque

ÉCONOMIE. Étudiant au doctorat à l’Université Laval, Léonard Nkunzimana effectue actuellement une recherche doctorale portant sur la biomasse forestière et le projet de Bio Énergie La Tuque.

Sous la supervision d’Évelyne Thiffault, professeure adjointe au département des sciences du bois et de la forêt de l’université Laval, son projet de recherche porte sur la gouvernance et les retombées socio-économiques du projet de bioénergie.

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Déjà, dans son projet de recherche, l’étudiant originaire du Burundi confirme la pertinence pour la bioénergie de substituer les énergies fossiles dans nos habitudes de consommation.

« Le développement des projets de bioénergie fait partie du projet global d’atténuation des émissions des gaz à effet de serre(GES), la sécurité énergétique ainsi que le développement durable des communautés. L’abondance et la disponibilité des bioressources, dont la biomasse forestière, sur la planète, a suscité de l’intérêt à leur valorisation pour produire des impacts positifs durables dans les communautés», explique l’étudiant.

M. Nkunzimana est au Canada depuis trois ans et le domaine des nouvelles énergies l’intéresse vivement. Voilà pourquoi il a démarré son projet de recherche en 2016.

« Mon objectif est de rencontrer les représentants d’entreprises et d’organisations ainsi que tous les acteurs qui sont intéressés par la filière forestière et non forestière, qui pourraient bénéficier des retombées économiques d’un tel projet », précise celui qui possède notamment une formation en sciences économiques et en gestion.

« Les gens sont intéressés à coopérer»

Léonard Nkunzimana l’avoue d’emblée : il se passionne depuis longtemps pour la question de la biomasse.  Il a flairé dans le projet de BELT, qu’il voit comme en phase montante, une grande possibilité d’expérience professionnelle. «Ça m’intéresse beaucoup, en tant qu’économiste».

À l’étape de collecte de données actuellement, il passe beaucoup de temps à La Tuque. «Je vois que les gens sont intéressés à coopérer», a-t-il constaté à La Tuque.

Il est en contact avec des acteurs importants comme Patrice Bergeron et Patrice Mangin, respectivement président et directeur général de BELT.

M. Nkunzimana a déjà travaillé sur un même type de projet au Burundi, son pays natal. Par contre, nuance-t-il, le contexte et les préoccupations locaux ne sont pas les mêmes. Une analyse croisée permettra de déceler comment les autorités locales sont vertes et intéressées à la conversion énergétique.

Un exemple des distinctions entre les deux secteurs : la biomasse du Haut-St-Maurice sera d’origine forestière alors que celle du Burundi est tirée de résidus agricoles.

L’étudiant au doctorat pense que le projet facilitera la prise de décision de développement d’une politique industrielle visant le développement d’une filière de bioénergie dans les communautés. «Grâce aux résultats et approches du projet, les investisseurs dans la filière de bioénergie/bioraffinerie, les gestionnaires forestiers, les industriels et gestionnaires des politiques publiques auront une bonne compréhension sur les stratégies à mettre en œuvre en vue d’une rentabilité économique et financière durable d’un tel investissement», évalue M. Nkunzimana.

Celui-ci se réjouit que La Tuque puisse en venir à produire une énergie verte, localement. Les retombées économiques, en plus des emplois directs et indirects, seront grandement bénéfiques pour le développement de la région. De nouvelles opportunités d’affaires en découleront. En plus des intervenants du milieu des affaires, M. Nkunzimana sondera également le milieu industriel de La Tuque pour vérifier quels sont les enjeux potentiels pour ce projet.

Léonard Nkunzimana, qui passe beaucoup de temps à La Tuque, en consacrera également en laboratoire pour des études de cas.