Toujours l’impasse entre le gouvernement et les Atikamekw

Ce jeudi soir avait lieu la rencontre entre la ministre déléguée aux Affaires autochtones, Mme Élizabeth Larouche et la nation des Atikamekw. Le dossier de l’Entente de nation à nation concernant la gestion des ressources naturelles était de retour sur table. Le Chef Christian Awashish s’est dit déçu de constater l’impasse qui perdure entre leurs positions et celle du gouvernement du Québec.

L’entente finale a pour but, notamment, de garantir un meilleur accès aux ressources naturelles pour les Atikamekw et de favoriser le partage des retombées économiques, comme l’explique M. Awashish: «Ça fait des années qu’il (le gouvernement) développe sur notre territoire sans qu’on en retire des bénéfices. Pendant ce temps, on n’améliore pas nos conditions de vie, on manque de logement, des gens doivent vivent de l’aide sociale et les problèmes sociaux viennent par la suite.»

En juillet, Mme Larouche se disait confiante d’en arriver à une entente finale d’ici le 21 octobre 2013 dans le dossier et elle avait déclarée: «Je suis heureuse que notre gouvernement et les Atikamekw se soient entendus sur un report d’échéance de trois mois dans cette négociation. Plusieurs enjeux sont sur le point d’être réglés. Je n’ai aucun doute que ce court délai nous permettra de trouver un terrain d’entente.»

Rappelons que l’été dernier, le gouvernement du Québec et la nation Atikamekw avait convenu de se donner jusqu’au 21 juillet 2013. Cette dernière a même accepté de repousser la date de 3 mois, soit jusqu’au 21 octobre. La rencontre n’a pas apporté les résultats escomptés: «Nous avons eu des échanges tendus et forts et nous, on ne croit pas que le dossier avance. Nous souhaitons un geste concret de la part du gouvernement, mais on sent qu’il remet en question le dossier que nous avions conclu avec M. Jean Charest. Nous espérons des redevances, l’accès aux ressources naturelles, une négociation bilatérale pour la cogestion des territoires et l’harmonisation. Ce n’est pas normal que nos territoires fassent l’objet de développement sans qu’on en retire des bénéfices.»

Il ajoute: «Le gouvernement du Québec a engagé un nouveau négociateur, mais il est beaucoup plus radical. En début de semaine prochaine, nous espérons recevoir une offre et si elle n’est pas intéressante, ça ne donnera pas grand-chose d’attendre au 21 octobre. On ne réglera pas la situation à la dernière minute. C’est là que nous allons voir si ça vaut la peine de continuer les discussions.»

Le Chef des Atikamekw se demande si le gouvernement ne fait qu’acheter du temps, mais il est conscient des répercussions possibles: «Si ça pète entre nous autres, on va se faire répondre arrangez-vous entre vous? C’est frustrant parce que nous avons toujours été de bonne foi dans ce dossier. On commence à croire que nous ne faisons pas partie des priorités. Sommes-nous condamnés à cohabiter ensemble, mais en déséquilibre de justice et en mauvaise qualité de vie?»

Il ajoute: «Je ne peux pas prévoir comment vont réagir les gens ici. Y aura-t-il des actions sur les territoires? Si nous bloquons les territoires, nous serons solidaires. Mais ça va encore engendrer des conflits? Ça peut dégénérer en crise sociale, mais on ne le souhaite pas.»