T8aminik Rankin: leader spirituel autochtone

Dominique «T8aminik» Rankin est aujourd’hui un leader spirituel autochtone reconnut. Sa vie comporte bien des épreuves, mais grâce à son attachement à sa culture, grâce au chemin d’enseignements et d’initiations sur lequel l’ont placé les anciens dès son plus jeune âge, il a su transmettre le message de paix Anicinape par le biais de conférences et de stages de guérison.

En collaboration avec Marie-Josée Tardif, journaliste et apprentie femme-médecine, il nous présente un livre intitulé «On nous appelait les sauvages». On y relate, en parallèle avec une très ancienne prophétie de son peuple, la Prophétie des Sept Feux, sa vie et celle des Amérindiens vues par un Amérindien.

Le parcours de Dominique Rankin est exceptionnel. Né en 1947 dans les premiers jours du mois d’Oteimin (juin, le mois des fraises), sa venue au monde fut difficile. Fils d’un Chef traditionnel et homme-médecine, il ne doit la vie qu’à l’intervention de son père qui le sauva de l’écrasement de l’avion dans lequel il prenait place avec sa mère, en direction d’un hôpital. «Les circonstances entourant sa naissance laissèrent tout de suite présager l’arrivée d’un enfant au destin hors du commun», mentionne Marie-Josée Tardif. Sa mère lui donna le nom spirituel de Kapiteotak: «Celui qu’on entend chanter de loin».

Né sur les bords de la rivière Harricana en Abitibi, il a été très tôt formé pour prendre la succession de son père. Il deviendrait Chef héréditaire et homme-médecine. Dès lors, à l’âge de sept ans, il reçut des anciens, toute la formation nécessaire pour devenir le chef spirituel de son peuple. Mais l’envahissement des territoires autochtones par les blancs et leur intégration forcée a dramatiquement changé sa vie et son destin.

«Au bout de plusieurs années d’épreuves personnelles, dont une période noire dans les pensionnats indiens établis par le gouvernement et les communautés religieuses de la première moitié du 20e siècle et l’exploration de la vie à l’occidentale à travers différents métiers et postes de direction, dont celui de Grand chef politique de la Nation Algonquine, T8aminik se consacre aujourd’hui au rôle auquel on le destinait, c’est à dire celui de leader spirituel dans la tradition Anicinape», explique Mme Tardif.

«Autrefois grand chef de la nation algonquine, il ouvre aujourd’hui le livre de ses souvenirs, les plus lumineux comme les plus sombres, et offre un vibrant témoignage sur le respect, le pardon et la guérison qui vous fera découvrir un peuple à la tradition millénaire», peut-on lire dans le communiqué de presse du lancement de son livre. M. Rankin sera à La Tuque le 10 novembre prochain.