Projet pilote : La Tuque veut former 1000 nouveaux «Héros en 30»

Depuis peu à La Tuque, six défibrillateurs externes automatisés (DEA) sont disponibles dans des lieux publics de la région. Ils s’ajoutent à six autres déjà en fonction dans différents autres endroits publics.

Cet équipement vient s’ajouter à une offensive sans précédent pour former 1000 «Héros en 30», afin de faire en sorte que le plus grand nombre de gens possible puisse apprendre à se servir de ces DEA.

La courte formation de 30 minutes «Héros en 30» de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC consiste à apprendre une version simplifiée de la réanimation cardiorespiratoire (RCR). Elle est accomplie en trois étapes.

«La première : quoi faire en cas d’étouffement, la deuxième : comment faire un RCR avec les mains seulement et la troisième est pour apprendre à se servir du défibrillateur externe automatisé», résume Serge Mathieu, instructeur certifié et parrain du projet pilote.

La porte-parole, Louise Prince, porte la cause bien haut. Son époux, Gilles Cournoyer est décédé d’un arrêt cardiaque lors d’une journée de ski dans la région du Lac-St-Jean en 2011 à seulement 61 ans. Elle sait que tout a été fait pour tenter de sauver Gilles. « Je savais que tout avait été mis en place pour tenter de sauver, parce que s’il avait été réanimé, je sais qu’il n’aurait pas eu de séquelles. Il y avait deux choses en place, un DEA disponible et il y avait eu une intervention très rapide de la patrouille. Vous comprenez maintenant pourquoi je n’ai pas pu dire non lorsque les membres du comité d’implantation du projet DEA Haut-St-Maurice m’ont demandé de faire partie de ce comité», a-t-elle expliqué en conférence de presse.

La Fondation des maladies du cœur et de l’AVC affirme que jusqu’à 40 000 arrêts cardiaques se produisent chaque année au Canada, soit un toutes les treize minutes. «Environ 85 % d’entre eux surviennent à l’extérieur de l’hôpital, soit dans un lieu public ou à la maison. Sans un traitement rapide et adéquat, seulement 5 % des gens y survivent. Par contre, si la RCR est combinée à l’utilisation d’un DEA dans les premières minutes, les chances de survie sont doublées. Les premiers instants ont une importance cruciale, car chaque minute d’attente avant la défibrillation diminue de 7 % à 10 % le taux de survie ajoute l’organisme.

Le maire de La Tuque, Normand Beaudoin, s’est dit heureux que le projet pilote de l’implantation des DEA en Mauricie soit fait à La Tuque. «La Tuque est l’un des territoires les plus sécuritaires au Québec et nous en sommes fiers. J’espère que d’autres entreprises de chez nous suivront cet exemple et mettront leur défibrillateur au service de toute la population. J’espère aussi que toutes les Latuquoises et tous les Latuquois pourront dire fièrement qu’ils sont Héros en 30 très bientôt. Suivez la formation, c’est important», a-t-il entre autres déclaré.

Le directeur régional des services préhospitaliers d’urgence, François Parent a rappelé qu’une certaine époque, c’étaient les médecins qui pratiquaient la réanimation, après quoi les techniciens ambulanciers ont eu accès à des défibrillateurs. «Un sommet a été atteint en 2015-2016 alors que 569 personnes ont été réanimées suite à un arrêt cardiaque survenu à l’extérieur d’un établissement de santé. De ce chiffre, on en retrouve 47 en Mauricie et Centre-du-Québec », rapporte Dr Parent. La tendance actuelle est de rapprocher encore davantage les premiers soins de la victime et en démocratisant les interventions.

À La Tuque, 26 personnes ont subi un arrêt cardiaque en 2015-2016. « Les performances de l’entreprise ambulancière locale sont en général supérieures à la moyenne régionale sur les aspects de chronométrique, de temps et de qualité de soins. Votre population aura en plus maintenant les outils et les compétences pour contribuer à améliorer davantage la rapidité des interventions auprès des victimes d’arrêt cardiaque», n’a pas manqué de rappeler le Dr Parent.

Où seront situés les nouveaux DEA?

On les retrouvera aux dépanneurs Bel-Air et  Pétro T du Garage Germain et Audy, à la Caisse Desjardins La Tuque, au Centre de services du Haut-Saint-Maurice, au Motel des 9 et à l’Hôtel Central de Parent. Ils s’ajoutent aux six défibrillateurs qu’on retrouvait déjà dans des endroits publics tels le Colisée municipal, l’hôtel de ville, le Parc des chutes, le centre municipal de ski et le Complexe culturel Félix-Leclerc.

Les formations ?

Du 9 novembre au 17 décembre, différentes formations seront offertes. Elles sont gratuites et s’adressent à toute la population du Haut-Saint-Maurice. Elles seront données soit au chalet de ski, le jour, ou  à l’École forestière La Tuque, en soirée et les samedis. On peut s’inscrire en appelant à Info-Service 819 676-5091 ou par courriel à herosen30@hotmail.com .

Une autre formation pourrait également être donnée en février prochain. La formation est coordonnée par la Fondation pour la santé de Haut-St-Maurice, avec la collaboration de Ville de La Tuque et l’École forestière. Elle est donnée par des techniciens ambulanciers paramédics de la BTAQ et par des instructeurs accrédités de la Fondation des maladies du cœur et de L’AVC.

Quant à lui, l’appareil est facile d’utilisation : il donne lui-même les étapes à suivre aux personnes qui l’opèrent.

Le comité local

Le comité responsable du projet La Tuque sera composé de Serge Buisson et André Vézina, du service d’incendie de Ville de La Tuque, de Serge Mathieu, instructeur, Jimmy Lessard, de la BTAQ, Caroline Bérubé, présidente de la Fondation de la santé du Haut-St-Maurice, Christine Jean, directrice du centre d’amitié autochtone de La Tuque, Louise Prince, porte-parole, Hélène Langlais, directrice des communications de Ville de La Tuque ainsi que, Chantale Guay et Guylaine Asselin du CIUSSS-MCQ.

Une première cohorte a été formée ce mercredi.

Les membres du comité local