Opitciwan lance un véritable cri du coeur

Le Chef Christian Awashish d’Opticiwan se dit outré par la correspondance reçue du ministre de la Sécurité publique Stéphane Bergeron. «Selon ma compréhension des choses, c’est le statu quo. Le ministre ne semble pas connaître le dossier, ce qui me fait dire que ce sont les fonctionnaires qui ne font pas leur travail».

«Le lien de confiance est définitivement brisé avec ces fonctionnaires. Ces gens étaient déjà là en mars 2012 et ils le sont toujours», ajoutait Chef Awashish qui soulignait avoir interpellé le ministre de la Sécurité publique l’an dernier à ce sujet. «On nous avait dit en 2012 qu’on étudierait le dossier pour connaître les besoins réels de notre communauté. On avait accepté l’entente de dernière minute à cette condition. Ils n’ont pas fait leur devoir. Nous avons fait les nôtres. On nous dit que c’est à cause du fédéral qu’ils ne peuvent augmenter le budget. Mais ce sont les provinces qui doivent prioriser ces transferts et nous ne sommes pas dans les priorités», expliquait Chef Awashish. «Cette année, ils ont promis à toutes les autres communautés autochtones la même étude qu’ils nous avaient promise l’an passé», déplorait-il.

«On a une bonne collaboration avec le fédéral. Ils font leur devoir de vérifier que les dépenses soient justifiées, mais avec le provincial, on se bute à des fonctionnaires», ajoutait-il.

Les demandes faites par le conseil de bande sont de l’ordre de 3,2 M$. «Avec ça on serait confortable pour les cinq prochaines années. Nos demandes sont justifiées. On ne peut fonctionner avec des effectifs réduits. C’est trop dangereux pour nos policiers et ça, on ne le veut pas», précisait Chef Awashish. Depuis quelques années, on avait 2,5 M$, mais ça coutait entre 2,8 M$ et 2,9 M$. Ce sont d’autres services comme l’éducation qui en faisait les frais. L’entente nous donnait 14 policiers, nous en avons besoin de 28 sinon, nos policiers d’expérience vont tomber malades. Ils décrochent des pendus trop souvent et on ne peut même pas leur offrir le soutien dont ils ont besoin. Le taux de criminalité est très élevé. C’est un cri du cœur que nous avons entendu de nos membres lors de la rencontre de cette semaine. Les gens veulent leur propre service policier», déclarait-il.

Bien entendu, Chef Awashish n’entend pas en demeurer là. Il réitère encore plus fermement sa demande de rencontre avec le ministre. «La semaine prochaine, nous avons une rencontre de prévue avec deux ministres dans le cadre des négociations territoriales bilatérales. Je serai sur place. Je vais tenter d’avoir une rencontre avec le ministre Bergeron. Ça ne peut pas durer comme ça. Pour le moment, ça va bien dans la communauté. On fait des interventions auprès des gens pour la paix sociale, mais, c’est très fragile», laissait-il tomber.