Marie-Médiatrice est désacralisée

Environ 250 personnes ont assisté à la messe de désacralisation de l’église Marie-Médiatrice, samedi.

Puisqu’il n’y a plus aucun banc dans l’église, c’est assis sur des chaises que les paroissiens sont venus assister à cet événement historique.

Au cours de la cérémonie, le curé Marc Lahaie a insisté sur le fait que la vie spirituelle va continuer, même si le temple va disparaître.  Tour à tour, ont été éteints le cierge pascal qui sera ramené à l’église St-Zéphirin, de même que la lampe du sanctuaire. M. Lahaie a retiré trois reliques, sous les autels, signifiant que l’emplacement n’est plus un lieu de culte.

Pour certains, le deuil est fait depuis un certain temps, pour d’autres, la cérémonie de samedi leur permettait de tourner la page. Un diaporama relatant la vie de l’église et de la paroisse a été présenté en début d’après-midi. On a rendu hommage aux nombreux bénévoles qui travaillent depuis de nombreux mois à la vente des articles appartenant à l’église.

« Ça me fait de la peine. On a vu bâtir cette église et on va la voir être démolie, ne peut s’empêcher de penser Louis-Marie Gagné, qui a été marguillier pendant 7 ans. Il faut accepter la réalité ».

Son épouse Murielle pense comme lui : «On a vu nos enfants être baptisés ici. Mais on sert la dernière messe. Ça, c’est un grand plaisir ».

«Comme paroissien, c’est un deuil. On a toujours St-Zéphirin, mais ça va causer un vide. Mais on n’a plus le choix, on voit la fréquentation des églises qui diminue », pense Raoul Maillet, président de la Société historique de La Tuque et du Haut-St-Maurice (SHLT). Selon ce dernier, des articles de l’église se sont retrouvés à la SHLT.

«J’ai apprécié la façon dont ça a été fait. Tout a été effectué de façon démocratique, toute la population a été invitée à se prononcer», a dit Mme Raymonde Maillet, à propos du processus menant au choix de conserver l’église St-Zéphirin et la démolition de Marie-Médiatrice.

«On s’est aperçu que les gens qui venaient acheter des objets nous ont révélé des chose sur la communauté de Marie-Médiatrice qu’on ne savait pas. On aurait dû faire un livre, écrire des témoignages, a relaté Thérèse Dubé, une des responsables de la vente des objets de l’église(…) L’église va être démolie, mais notre église, Marie-Médiatrice, ne disparaîtra jamais de notre coeur ».

«Ce n’est pas cette journée-ci comme l’ensemble de ce qui se vit dans la religion qui est impressionnant, pense le prêtre Marc Lahaie. Quand on se rencontre, les prêtres, on est un peu impressionné de ce qu’on a à partager (…) Une fermeture d’église, c’est une chose, mais c’est symptomatique de plein d’autres choses». Selon ce dernier, toutefois, le deuil de leur église est fait chez plusieurs paroissiens qui ont eu le temps de se faire à l’idée.

Il a voulu la cérémonie tournée vers l’avenir, comme en a fait foi le chant d’ouverture : Viens bâtir une Église.