Les télécommunications en milieu rural

Depuis 2002, ce sont plus de 10 000 clients qui ont fait affaire avec Télécommunications Xittel. L’entreprise trifluvienne veut rendre Internet rentable pour les régions en utilisant la technologie de la fibre optique. «Ce qu’on fait ça ressemble un peu à l’électrification rurale. Les gens ne voulaient pas aller vivre dans les villages parce qu’il n’y avait pas d’électricité et quand ça été installé, la population s’est déplacée dans les villages», explique le président fondateur de Xittel, Robert Proulx.

Télécommunications Xittel est reconnu internationalement pour sa spécialisation dans les réseaux sans fil, la téléphonie et la fibre optique en milieu rural. Ce sont près de 200 villages au Québec, en Ontario et dans les Maritimes qui sont desservies. Dans la majorité de ces communautés, Xittel est le seul fournisseur. «Les villages sont des petits marchés difficiles à atteindre. Nous on veut trouver des solutions abordables pour eux. D’ici deux ans, on devrait être en mesure d’offrir la télévision dans les communautés qu’on dessert», mentionne M. Proulx. Xittel est présent dans trois provinces canadiennes, la prochaine étape devrait être le Nord des États-Unis, comme l’explique Robert Proulx: «Question proximité c’est plus proche que l’Ouest canadien. En plus, les Américains investissent beaucoup dans les télécommunications.»

La révolution Internet

«La fibre optique c’est le futur», affirme le président de Xittel. Pour suivre le courant de la révolution du Web, l’entreprise se veut un leader des infrastructures. Elle veut permettre aux régions d’utiliser la toile comme levier de leur développement économique. Au niveau international, le Canada se trouve au 28e rang pour le développement d’Internet en 2009, comparativement au deuxième rang en 2001. «On ne met pas assez d’argent dans ça, on se fait dépasser par les pays en voie de développement. On est passé d’une position de tête en télécommunication pour maintenant baisser et stagner», affirme M. Proulx. C’est pour contrer la tendance que prend le Canada que Xittel investit beaucoup dans la recherche. De cette façon, l’entreprise s’assure d’être à jour avec les nouvelles technologies.

Les télécommunications et la crise économique

«La crise économique? Pour nous ça été l’opposé», spécifie le président de Xittel. «Il y a une étude qui a été faite aux États-Unis qui dit que la dernière chose que quelqu’un va lâcher quand il perd son emploi c’est Internet. Il va débrancher le câble et le téléphone avant. Internet devient la façon de s’en sortir en cas de crise économique, parce que si tu veux te remettre sur le marché du travail, c’est le web qui peut t’aider.» Force est de constater que l’entreprise a connu une bonne année, malgré la situation économique difficile. Le chiffre d’affaires de Télécommunications Xittel est de 15 millions de dollars pour l’année 2009 et près de 100 employés travaillent au sein de la compagnie.

Une entreprise novatrice

Robert Proulx est derrière le programme Villages branchés du Québec, dans lequel le gouvernement québécois a investi 150 millions de dollars pour relier les mairies, les écoles et les bibliothèques municipales. D’autres projets sont sur la table pour Télécommunications Xittel, mais des réponses se font attendre des deux paliers gouvernementaux. D’une part, communautés rurales branchées au provincial, prévoit un financement de 66% des coûts et près de 30 municipalités doivent y participer. Au fédéral, large bande Canada financerait 50% des coûts pour l’établissement d’un réseau Internet dans les communautés. Le processus d’appel d’offres s’est terminé l’automne dernier, les réponses sont attendues pour fin janvier et le provincial a décidé d’attendre les résultats d’Ottawa avant d’aller de l’avant avec son programme. «Pour Xittel c’est troublant, tout est arrêté parce que tout le monde attend. Le gouvernement annonce des subventions, mais ne les donne pas», conclut M. Proulx.