«L’entrepreneuriat, un combat de tous les jours» – Nicolas Potvin

L’entreprise Conception et fabrication Nicolas Potvin a vu le jour en juin 1995. «Certains disent que lorsqu’on se lance en entreprise, ce sont les cinq premières années qui sont les plus difficiles. Mais selon moi, il s’agit d’un combat de tous les jours», exprime le propriétaire Nicolas Potvin.

Lorsqu’il a créé son entreprise il y a 12 ans, Nicolas Potvin était le seul actionnaire et le seul employé. Il a pris la décision de se lancer en affaires après avoir perdu son emploi à l’usine Cartons St-Laurent, aujourd’hui Smurfit-Stone, suite à de grosses suppressions de postes en 1993. «Je savais dans quoi je me lançais puisque mon père et ma mère avaient une épicerie et une boutique de linge à cette époque. Je voyais le nombre d’heures que pouvaient mettre mes parents dans leurs commerces. Je savais aussi que j’étais capable de relever le défi avec les connaissances acquises dans l’industrie. Comme il existe plusieurs aspects lorsque tu es ton propre patron, j’ai suivi un cours de création et d’expansion d’entreprise qui se donnait à Trois-Rivières.»

Petit à petit, Conception et fabrication Nicolas Potvin a fait son chemin parmi les sous-traitants latuquois. Dans la même année que sa création, M. Potvin a engagé son premier employé, Fernand Houle, qui était ferblantier. Aujourd’hui, environ 20 personnes travaillent à temps plein pour l’entreprise, puis certains autres obtiennent du travail à temps partiel en période faste de contrats.

L’entreprise de M. Potvin se spécialise aujourd’hui dans la fabrication, mais aussi dans la maintenance industrielle, autant du côté de la construction que de la maintenance. «Nous faisons du machinage, de la mécanique industrielle, de la tuyauterie, de la soudure, du montage de structure, et aussi de la soudure spécialisée.»

Parmis les équipements les plus notables de l’entreprise, M. Potvin détient une cisaille à plaques de trois quarts-de-pouce, et de 12 pieds de long. «Nous sommes une des seules usines en Mauricie, sinon la seule à avoir cet équipement. Nous avons aussi une plieuse de 350 tonnes mécanique, qui peut mettre le matériel dans un angle voulu.» «Je tente aussi d’élargir mes champs d’action avec la compagnie Transfobec Mauricie. Nous sommes à monter une machine pour faire des copeaux de bois. Il s’agit d’une usine mobile qui, lorsqu’elle sera terminée, sera d’une valeur de 2,5 M$. Mais ce n’est pas évident, il nous manque des ressources. Je suis aussi du groupe composé de six investisseurs latuquois qui a acheté le Camping municipal, qui est devenu le Camping La Tuque. Je me suis lancé dans cette aventure pour le développement économique régional et afin de promouvoir notre belle et magnifique région qu’est le Haut-St-Maurice.»

Un contrat qui nécessite des changements

Dernièrement, Conception et fabrication Nicolas Potvin a obtenu un contrat de deux ans provenant de Voith Siemens pour concevoir ce qui servira de recouvrement pour les nouvelles turbines de la centrale La Tuque d’Hydro-Québec. «J’ai investi 66 000 $ dans l’atelier pour un agrandissement afin d’accueillir de telles structures. Je ne rentabiliserais pas au complet cet investissement avec ce contrat, mais ça permet d’avoir une plus grande surface de travail pour des contrats futurs. Nous avons eu des périodes très difficiles dernièrement en raison du contexte économique, surtout que notre principal client est Smurfit-Stone, mais avec la conception de ces habitacles pour les turbines, ça nous a permis de conserver notre main-d’œuvre. Les ingénieurs de Voith Siemens ont été très impressionnés par la qualité de notre main-d’œuvre, de l’outillage et du service. Nous devrions obtenir d’autres contrats avec eux pour d’autres centrales.»

Et selon le propriétaire, quel est son plus beau coup dans toutes ces années? «D’être encore en vie aujourd’hui et de persévérer dans la situation économique difficile d’aujourd’hui. Il s’agit du plus grand défi pour tous les entrepreneurs.»